L'avenir de Silverstone n'est pas assuré

Publié le par Matthieu Piccon

Malgré un contrat de 17 ans, Silverstone a dû mal à faire face à l'augmentation des coûts à verser à la FOM. Le circuit britannique pourrait donc ne pas pouvoir continuer à accueillir la Formule 1.

Une autre épreuve historique de la F1 est donc menacée. En effet, cette année, l'Allemagne n'a pas pu organiser son épreuve car les frais étaient trop élevés pour le Nuburgring et Hockenheim ne tenait pas à assumer de nouveau les coûts d'organisation tandis que les constructeurs n'ont pas permis à Mercedes de régler la facture afin de ne pas créer un précédent qui pousserait Honda ou Ferrari à faire de même pour leurs épreuves nationales.

De même, Monza fait ainsi l'objet de nombreuses spéculations depuis plusieurs mois mais une solution devrait être trouvée grâce à l'intervention des autorités publiques italiennes. Mais Silverstone ne dispose pas de ce levier puisqu'il est l'un des seuls circuits du calendrier (avec Suzuka) à ne recevoir aucune aide gouvernementale.

Dans un entretien accordé au Daily Telegraph, Patrick Allen, le nouveau directeur du circuit, a reconnu qu'il n'était pas certain de pouvoir respecter les termes du contrat prévu avec la FOM : « Est-ce que je peux garantir l'avenir ? Non, je ne peux pas. Est-ce que je peux dire la main sur le coeur à M. Ecclestone : "Ne vous inquiétez pas, votre argent est absolument sécurisé pour les dix prochaines années ? Non, je ne peux pas... »

Pourtant, c'est précisément pour éviter ce genre de situation qu'un accord avait été signé pour une durée de 17 ans afin que le circuit puisse mettre en place les investissements nécessaires à sa survie sur le long terme. Néanmoins, les craintes sont désormais bien réelles : « Mettre un terme au contrat serait triste pour Silverstone. Ce serait triste pour les sports automobiles et ce serait très triste pour la Grande-Bretagne. »

Des arrangements financiers ont ainsi déjà été pris avec Bernie Ecclestone, comme l'explique ce dernier : « Ils vont payer les frais de cette année l'année prochaine parce que je leur ai permis de le faire. Sinon ils auraient déjà fermé. » Mais une telle situation signifie donc que le circuit doit obtenir une lettre de crédit de la part de ses banques afin de sécuriser sa présence au calendrier de la F1.

C'est là où on se rend compte des limites du système financier de la F1. En effet, la popularité de l'épreuve n'est pas en cause puisque l'épreuve est l'une des plus populaires de l'année malgré des prix qui sont déjà les plus élevés de toute la saison. A son arrivée, Patrick Allen a ainsi décidé de ne pas poursuivre la tendance inflationniste des saisons passées alors que le contrat négocié avec la F1 prévoit une hausse de 5% par an tout au long du contrat. A terme, il devient donc très difficile de rentabiliser un tel événement.

La solution envisagée par le dirigeant britannique est, en fait, de trouver un nouveau propriétaire, aux capacités de financement importantes. En effet, le circuit appartient au club des pilotes britanniques, dont font partie Jenson Button ou Lewis Hamilton : « Ce dont nous avons vraiment besoin, à mon avis, est d'avoir quelqu'un qui veut acheter un actif qu'il peut exhiber et qui est prêt à mettre à beaucoup d'argent dedans. Nous avons besoin de quelqu'un qui a beaucoup d'argent, qui aime les sports automobiles et qui veut diriger Silverstone de manière profitable mais qui a le capital à injecter dans le bilan et qui peut donc enlever les risques. »

L'avenir de Silverstone va donc bien au-delà des obligations contractuelles vis-à-vis de la Formule 1. C'est bien tout le business modèle du circuit qui est remis en cause...

La F1 sera-t-elle de retour à Silverstone l'année prochaine ?

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