Stoffel Vandoorne nous affiche ses ambitions pour le GP2 et la F1
La Belgique détient peut-être son futur pilote de Formule 1 en la personne de Stoffel Vandoorne. Nous sommes allés à sa rencontre dans le cadre du Grand Prix de Barcelone. Celui-ci ne cache ni ses ambitions pour la saison de GP2, ni pour son futur en Formule 1.
Vos qualifications ne se sont passées aussi bien qu’à Bahrain puisque vous serez 10ème place sur la grille. Qu’est-ce qui s’est passé ?
« Je ne me sentais pas à 100% à l’aise dans la voiture. Sur un circuit comme Barcelone, c’est compliqué si on ne sent pas parfaitement à l’aise avec la voiture car on ne va pas chercher les derniers dixièmes. Mais la performance était quand même meilleure que ce qu’il y avait sur la feuille. Je pense qu’on aurait pu finir 4ème ou 5ème car j’ai eu du trafic dans le dernier secteur alors que j’étais 4 dixièmes en avance. »
Qu’est-ce qui fait que vous ne vous sentiez pas tout à fait à l’aise dans la voiture ?
« C’est un peu tout. Les réglages ne sont pas très différents de ceux de Bahrain mais c’est surtout des circonstances de piste qui font que des fois je ne me sens pas à l’aise. Maintenant il faut que je m’adapte. Je pense que ça ira mieux en course car en simulation de course, on était bien. »
Du coup, quel est l’objectif pour la course ?
« On verra bien. Difficile à prédire. Déjà l’objectif, c’est de faire un bon départ et ensuite deux bons premiers tours. Il ne faut pas s’accrocher pour être dans une bonne position et marquer des points. Il va également falloir une bonne stratégie pour remonter le plus de places possibles. On a vu l’an dernier que sur toutes les courses de GP2, il y a de bonnes possibilités de dépasser. C’est sûr que sur un circuit comme Barcelone, c’est plus compliqué. Avec une bonne stratégie, il y moyen de faire quelque chose de bien. »
J’ai travaillé sur le départ, ce qui est n’est pas facile en GP2 avec l’embrayage qui est assez compliqué comparé aux World Series. C’est un peu nouveau pour moi mais, maintenant, je pense que j’ai bien compris.
On a pu voir lors de la seconde course à Bahrain que vous aviez eu des difficultés au départ. Est-ce que vous avez pu profiter des trois semaines de coupure pour vous améliorer sur ce point ?
« C’est sûr qu’à Bahrain, pour la deuxième course, le premier problème, ça a été le départ. Il a été mauvais. Donc je me suis retrouvé dans une mauvaise position où il ne faut pas être et voilà il y a ce genre de choses qui arrivent. Donc j’ai travaillé sur le départ, ce qui est n’est pas facile en GP2 avec l’embrayage qui est assez compliqué comparé aux World Series. C’est un peu nouveau pour moi mais, maintenant, je pense que j’ai bien compris. Il ne reste donc plus qu’à bien faire cet après-midi. »
Vous avez connu un début de saison parfait, avec une victoire dès votre première course à Bahrain. Est-ce que vous vous attendiez à être aussi performants dès le début de la saison ?
« Un peu oui quand même ! On a fait beaucoup d’essais pendant l’hiver. On a essayé beaucoup de choses différentes. C’est sûr qu’on n’était pas toujours les plus rapides car, honnêtement, on n’est pas allé chercher la performance pure, contrairement à beaucoup d’autres équipes. Ce travail a payé en course. Il va falloir garder ce rythme pendant toute l’année. »
Comme s’est passé votre intégration au sein de l’écurie ART Grand Prix, réputée pour son prestigieux palmarès ?
« ART Grand Prix est une des meilleures équipes en GP2. Ils l’ont prouvé dans le passé, ils ont gagné beaucoup de courses, beaucoup de championnats. Les gars qui travaillent ici sont là depuis longtemps, quasiment depuis le début du GP2. Ce sont des gens qui ont énormément d’expérience. Ils savent comment gérer une voiture et un nouveau pilote en GP2. »
Il va falloir gagner des courses et quand on ne peut pas le faire marquer des points car, au bout du compte, c’est celui qui a le plus de points qui remporte le championnat.
L’objectif clair de la saison, c’est le titre ?
« Je crois oui ! C’est mon ambition, d’être constant toute l’année. Il va falloir gagner des courses et quand on ne peut pas le faire marquer des points car, au bout du compte, c’est celui qui a le plus de points qui remporte le championnat. »
L’an dernier, vous avez terminé vice-champion en Formule Renault 3.5. Quelles différences voyez-vous entre les deux monoplaces et entre les deux catégories ?
« Les deux voitures sont assez différentes. Barcelone est un bon circuit pour comparer. En World Series, il y a beaucoup, beaucoup plus d’appuis dans les virages. On passe plus vite dans toutes les courbes. Mais le GP2 est beaucoup plus puissant. En termes de performance sur un tour, les deux catégories sont très proches l’une de l’autre. Le chrono doit quasiment être pareil.
Par contre, d’un point de vue pilotage, il y a plus de différence. Avec le GP2, on glisse un peu plus, les Pirelli se dégradent plus vite aussi. C’est donc assez différent de la World Series où toute la course on pouvait attaquer à fond. »
C’est vraiment la gestion des pneumatiques qui fait la différence par rapport à ce que vous avez connu jusqu’à présent dans les autres catégories ?
« Oui c’est sûr. C’est le plus gros challenge pour moi. En qualifications, cela ne se voit pas trop car, dans tous les cas, on est sur le jus du pneu. Ce qui est difficile, c’est de les gérer pendant la course, pendant 30 tours. Pareil d’un point de vue réglage, je suis encore un peu nouveau pour vraiment savoir comment régler la voiture pour ne pas détruire les pneumatiques. »
L’histoire avec Red Bull ce n’était pas vrai ! Je ne sais pas pourquoi ils ont sorti ça dans la presse. Je n’ai jamais parlé à Red Bull.
L’an passé, lorsque vous aviez annoncé avoir refusé un baquet chez Toro Rosso, vous aviez déclaré que vous comptiez réaliser une seconde saison en Formule Renault 3.5 afin de gagner le titre. Pourquoi avoir changé d’avis ?
« Tout d’abord, l’histoire avec Red Bull ce n’était pas vrai ! Je ne sais pas pourquoi ils ont sorti ça dans la presse. Il y avait effectivement un contact avec Helmut Marko. Il y avait juste un rendez-vous qui était prévu mais nous ne l’avons pas fait puisque j’étais déjà sous contrat avec McLaren. Donc il ne s’est rien passé. Je n’ai jamais parlé à Red Bull.
Pour le passage de World Series au GP2, on l’a décidé avec mon management. On a trouvé que le GP2 était la meilleure option pour moi, pour apprendre et pour me préparer pour la F1. C’est plus facile quand tu arrives en F1 et que tu as compris les pneus. »
Pendant un week-end de course, vous êtes à 100% sur le GP2 ou vous partagez votre temps entre le GP2 et la F1 avec McLaren ?
« Je suis 100% concentré sur mon boulot en GP2. »
Normalement, oui, je roule le mercredi.
Votre roulage pour McLaren lors des essais privés de Bahrain a été annulé à cause des abandons en course, qui a privilégié Kevin Magnussen. Celui prévu après ce Grand Prix d’Espagne est-il toujours prévu ?
« Normalement, oui, je roule le mercredi. »
Quel est votre rôle en tant que troisième pilote chez McLaren ?
« Je fais énormément de simulateur. Au cas où il y ait un problème avec Jenson ou Kevin, je dois être prêt à prendre le relais. Je m’occupe de toute la préparation dans le simulateur avec les ingénieurs. Mais pendant le week-end de course, je ne participe pas aux réunions techniques, je reste concentré sur le GP2. »
Votre rival de l’an passé, Kevin Magnussen, est désormais titulaire chez McLaren. L’objectif est-il de le rejoindre dès la saison prochaine ?
« Oui c’est tout à fait ça. L’objectif, c’est de réussir ma saison en GP2, de gagner le titre et de montrer que je suis prêt pour la F1. Il faudra alors trouver un baquet pour l’an prochain. »
De notre envoyé spécial à Barcelone