Toujours d’importants désaccords entre les directeurs d’écurie autour des coûts

Publié le par Matthieu Piccon

La conférence de presse de vendredi des directeurs d’écurie a été l’occasion de montrer l’ampleur des désaccords qui règnent entre les différents directeurs d’écurie. Le monde de la F1 est véritablement divisé en deux parties : ceux qui font partie du Strategy Group et ce qui n’en font pas partie.

Ainsi Cyril Abiteboul, le directeur de Caterham, n’y est pas allé par quatre chemins lorsqu’il lui a été posé une question sur la réunion de la semaine dernière autour de la réduction des coûts : « C’était une bonne réunion. C’est toujours une bonne chose de se réunir, en particulier lorsqu’il y a une opportunité que toutes les équipes soient représentées. C’était clairement une telle opportunité. Nous avons donc pu mettre notre position sur la table. Lorsque je dis « notre », il s’agit de la position des équipes qui ne font pas partie du Strategy Group et à qui on offre moins d’opportunité d’exprimer leur point de vue. Je suis donc ravi d’avoir cette opportunité. Evidemment, il y a encore énormément de travail mais je n’en reste pas moins ravi. »

Franz Tost, le directeur de Toro Rosso, est dans la situation ambigue d’être représentant d’une équipe qui ne fait pas partie du Strategy Group mais qui, dans le même temps, est allié avec ce dernier puisque Red Bull en fait partie. Il exprime donc un point de vue à mi-chemin des deux positions : « Je pense que le système va bien. Nous avons le Strategy Group, qui travaille sur nos stratégies et nous avons également la F1 Commission où nous avons tous un droit de vote. Dans tous les cas, cela finit au Conseil Mondial des Sports Automobiles. Donc pour moi, le système fonctionne bien. »

De notre point de vue, je ne pense pas que le plafond des dépenses soit mort.

Rob Fernley

Lorsqu’il fut demandé de résumer si la réduction des coûts était toujours d’actualité ou pas, les deux camps se sont clairement positionnés. Ainsi Monisha Kaltenborn de Sauber, John Booth de Marussia et Cyril Abiteboul de Caterham se sont tous alignés sur la déclaration de Rob Fernley de Sahara Force India : « De notre point de vue, je ne pense pas que le plafond des dépenses soit mort. Je pense, qu’en ce qui nous concerne, c’est toujours entre les mains de la FIA de faire avancer quelque chose qui a été unanimement accepté. Nous ferons de notre mieux pour soutenir d’autres mesures qui vont dans la même direction mais je pense que nous avons besoin des deux. »

A l’inverse, Franz Tost était clairement à l’opposé de ses confrères : « Pour moi, le plafond des dépenses est mort parce que les meilleures équipes ne l’acceptent pas. C’est également compliqué pour eux puisque, tant que des auditeurs ne peuvent pas avoir accès aux livres de compte, c’est inutile d’avoir un plafond des dépenses. »

Si ce plafond des dépenses devait être adopté à travers la réglementation sportive ou technique, la date-butoir se situe au 30 juin. Pour Monika Kaltenborn, cette échéance est toujours d’actualité puisqu’il s’agit de confiance entre les écuries. En effet, elle ne manque pas de rappeler que toutes les écuries doivent déposer leurs comptes auprès des autorités de leurs pays respectifs. Elle estime donc qu’un plafond des dépenses est tout à fait faisable mais qu’il faut un système de contrôle.

Quant à la possibilité de faire intervenir la Commission Européenne sur le sujet, les équipes qui ne font pas partie du Strategy Group se déclarent sereins, comme l’affirme Rob Fernley : « Force India ne reçoit aucune subvention. On ne peut donc enfreindre aucune règle. Ce sont les personnes qui reçoivent ces subventions qui doivent se poser la question. » Par contre, Franz Tost s’est voulu beaucoup moins enclin à faire intervenir le superviseur européen : « Je pense qu’il y a suffisamment de politique en Formule Un. Nous n’avons pas besoin de rajouter un élément politique supplémentaire. »

De notre envoyé spécial à Barcelone

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