Melbourne veut renégocier son contrat à la baisse après 2015
Alors que Singapour vient d'obtenir une baisse de son contrat pour les éditions entre 2013 et 2017, le gouvernement de l'Etat de Victoria veulent également faire baisser leur facture après 2015, année de fin de leur contrat actuel.
Ce n'est pas la première fois que les autorités locales déclarent que l'ardoise laissée à la charge des contribuables de Melbourne sont jugées trop élevées. En janvier 2011, Robert Doyle, le maire de la ville, avait déclaré : "Le Grand Prix a été une très belle chose pour Melbourne et l'Etat de Victoria mais nous attendons que le Grand Prix réussisse mieux d'un point de vue financier et nous allons nous assurer que cela soit le cas."
Cette fois-ci, la même critique vient d'un échelon supérieur dans l'échelle des autorités locales puisque qu'elle vient de Louise Asher, la ministre du tourisme de l'Etat. Celle-ci a ainsi déclaré au journal The Age : "J'aimerais beaucoup conserver la course au-delà du contrat de 2015 mais le contrat dont nous allons parler doit apporter de la valeur pour les contribuables et je ne suis pas à l'aise avec ce niveau de subventions. Vous pouvez vous attendre raisonnablement que sans des coupes budgétaires supplémentaires de la part de l'Australian Grand Prix Corporation, les subventions vont encore augmenter." A l'instar de Silverstone, Melbourne dispose, en effet, d'une clause d'augmentation annuelle des frais versés à Bernie Ecclestone, ce qui ne peut qu'alourdir les frais pour les contribuables, malgré l'augmentation de la capacité d'accueil décrétée lors de l'épreuve 2012.
Il faut dire que les subventions ont déjà augmenté significativement puisqu'elles étaient de 50 millions de dollars australiens en 2010 mais ont désormais atteint 56 millions, soit une augmentation du dérapage de 12% en deux ans. Cela est donc sans commune mesure avec la subvention publique de 6,58 millions de dollars australiens, accordée au Grand Prix de MotoGP, qui se tient à Philip Island. Mais si Bernie Ecclestone est un expert dans la manipulation des journalistes pour atteindre son objectif, les personnalités politiques n'ont rien à lui envier. En effet, la déclaration de Louise Asher s'inscrit dans une logique de critiques du précédent gouvernement, comme on peut le voir à travers le commentaire suivant : "Le gouvernement travailliste Brumby a signé un contrat trop coûteux pour le contribuable, selon moi. C'est une course très, très chère et je ne suis personnellement pas contente de ce niveau de subventions."
Selon Peter Logan, le porte-parole du groupe Save Albert Park : "C'est un business modèle qui a échoué : tous les autres événements qui se tiennent à Melbourne sont dirigés par des gens qui savent ce qu'ils font, avec très peu de subventions pour des bâtiments construits spécifiquement. Le Grand Prix est géré par le gouvernement sur le modèle le plus cher que vous puissiez inventer et c'est pour cela qu'il coûte aussi cher. En plus, il s'agit d'un contrat secret."
Néanmoins, il y a très peu de chances que Bernie Ecclestone s'assoie autour de la tabe pour négocier une baisse alors qu'il est assuré d'avoir une croissance de ses revenus au cours des trois prochaines saisons.