Haas obtient sa licence pour arriver dès 2015
Au terme de l'appel d'offres lancé par la FIA en décembre dernier, c'est le projet américain porté par Gene Haas qui a obtenu la précieuse licence à partir de la saison 2015. Reste à voir si l'écurie verra bel et bien le jour.
Le processus lancé par la FIA aura donc dû durer beaucoup plus longtemps que prévu puisque la décision finale devait être rendue le 28 février. Or la seule annonce officielle n'a été faite qu'aujourd'hui par l'homme d'affaires lui-même auprès de nos confrères d'Autosport : "Evidemment, nous sommes ravis d'avoir obtenu une license de la part de la FIA. C'est un moment très excitant pour moi, Haas Automation et tous ceux qui ont voulu voir une équipe américaine retourner en Formule 1. Maintenant, le travail vraiment difficile commence. C'est un challenge à relever pour mettre les voitures sur la grille. Je souhaite remercier la FIA pour l'opportunité et le soutien que tout le monde a mis en avant pour que notre candidature porte ses fruits."
Une pointure en Nascar
Gene Haas est loin d'être un inconnu dans les sports automobiles puisqu'il possède sa propre écurie de Nascar depuis 2002. Sa formation s'est considérablement renforcée lorsqu'elle est devenue la Stewart-Haas Racing, avec l'arrivée en tant qu'actionnaire le triple champion de la discipline, Tony Stewart. Aujourd'hui, elle dispose de quatre voitures puisque, outre le pilote-copropriétaire, on y trouve la célèbre Danica Patrick, le champion 2004 Kurt Busch et Kevin Harvick.
Son association avec son partenaire actuel dans son projet de Formule 1 pourrait avoir un impact marketing très important aux Etats-Unis. Or les Etats-Unis sont un marché que la F1 tente désespéremment de percer depuis des décennies. Si un champion de la trempe de Tony Stewart montrait son intérêt pour cette discipline européenne, ses nombreux fans pourraient s'y intéresser. En retour, cela pourrait favoriser le succès du Grand Prix du New Jersey, s'il parvient à aller au dela du statut de projet, et soutenir celui d'Austin. C'est pour cette raison qu'il est probable que le projet puisse bénéficier du soutien financier et politique de la part de Bernie Ecclestone, qui a tout intérêt à avoir une écurie américaine qui réussit en Formule 1.
Si plus de détails devraient arriver au cours de la semaine prochaine, le projet consisterait à obtenir un moteur Ferrari et un chassis fabriqué par Dallara. Pour assurer son projet, Gene Haas met en avant qu'il dispose d'une des meilleures souffleries du monde dans sa base de Charlotte, ce qui permettrait d'y assurer le travail de recherche aérodynamique.
Cependant, les compétences techniques et de fabrication nécessaires en F1 n'ont rien à voir avec celles que l'on peut trouver en Nascar. Ainsi très peu d'écuries, à l'exception notable de Ferrari, ont pu connaitre le succès en dehors de l'Angleterre puisque c'est dans la Motorsport Valley que se trouvent quasiment toutes les écuries, ce qui favorise les transferts de personnel.
Vers le rachat d'une écurie existante ?
Néanmoins, ce projet n'est pas le premier à vouloir créer une écurie américaine puisqu'on se rappelle du fiasco d'USF1 lors du précédent appel d'offres lancé par la FIA. Si un tel scénario venait à se reproduire, cela causerait un nouveau tord très important à l'image de ce sport Outre-Atlantique.
Une solution intermédiaire pour ne pas connaitre de nouveau un tel échec serait de partir sur des bases déjà existantes : au lieu de tout construire à partir de rien, pourquoi ne pas acheter une écurie déjà existante dont les fonds ne sont pas illimités ? Ainsi Marussia vient en quelque sorte de perdre sa raison d'être puisque la marque russe de voitures de sport vient de faire faillite et il est peu probable que les propriétaires se contentent de se battre pour la dixième place du championnat. Or elle dispose déjà d'un moteur Ferrari et d'un personnel qualifié ayant de nombreuses années d'expérience en F1...
Cela serait d'autant plus logique que les délais sont très courts pour être présents sur la grille dans moins d'un an : comment rivaliser avec des écuries établies qui planchent déjà sur leurs monoplaces 2015 avec le retour d'expérience des premières courses 2014 alors que la formation n'a ni bureau, ni personnel et donc aucune expérience en termes de gestion d'un bloc motopropulseur hybride ?