Audi ne veut pas d'un retour V10 à brève échéance

Publié le par Matthieu Piccon

Ces dernières semaines, la FIA a fait savoir qu'elle verrait d'un bon œil de revenir aux moteurs V10 alors qu'une nouvelle réglementation a déjà été actée pour l'an prochain. Audi a fait savoir son opposition à un tel changement.

L'arrivée d'Audi est un long serpent de mer, évoqué depuis des années mais qui tarde à se concrétiser. En 2022, le constructeur allemand qu'il allait officiellement devenir motoriste à partir de 2026 afin de faire son arrivée lors du changement de réglementation technique sur les moteurs. Quelques mois plus tard, cet investissement était encore augmenté avec le rachat programmé de Sauber pour disposer d'une équipe 100% intégrée.

Mais depuis les signaux en provenance de la firme aux anneaux ont des plus contradictoires. En effet, en juillet dernier, une importante réorganisation de son projet F1 était annoncé, avec le départ de ses deux principaux dirigeants et l'arrivée de Mattia Binotto. Quelques jours plus tard, un recrutement de taille était fait avec Jonathan Weathley annoncé en tant que directeur d'équipe en provenance directe de Red Bull. Cependant, en novembre dernier, c'est une vente partielle de son capital au Qatar qui était annoncée, ce qui a généré d'importants points d'interrogation sur la pérennité du programme d'Audi.

C'est désormais un élément fondamental de son investissement en F1 qui est remis en cause : la motorisation. Ainsi en 2026, la F1 va adopter une nouvelle réglementation technique, toujours fondée autour d'un moteur à quatre cylindres turbo mais avec une architecture plus simple et donc moins coûteuse, avec une répartition à 50/50 de la puissance entre le thermique et l'électrique. Ce fut un élément-clé pour l'arrivée d'Audi et Ford (en tant que partenaire de Red Bull Powertrains) mais également pour convaincre Honda de revenir en tant que motoriste-usine, désormais avec Aston Martin.

Mais alors que nous sommes désormais à moins d'un an de son implémentation que Mohammed ben Sulayem, le président de la FIA, s'est déclaré favorable à un changement plus radical, qui verrait le retour des moteurs V10, au bruit bien plus sauvage qu'actuellement. Alors que la réglementation devait s'étendre au moins jusqu'en 2030, c'est désormais une fenêtre de 2029, voire 2028, qui est désormais évoquée.

De quoi faire sortir Audi de sa réserve et de s'exprimer publiquement, via une publication sur le site The Race : "Les changement de réglementation à venir, y compris la nouvelle réglementation sur les unités de puissance à partir de la saison 2026 et au-delà, ont été un facteur-clé de la décision d'Audi d'entrer en Formule 1. Cette réglementation de motorisation reflète les mêmes avancées technologiques qui alimente l'innovation pour les voiture de route d'Audi."

Après trois ans de développement et des centaines de millions d'euros déjà investis dans le projet, on peut évidemment comprendre la colère des dirigeants allemands. Dans un tel contexte, l'approche de Cadillac, qui va initialement passé par un contrat de fourniture de moteurs avec Ferrari avant de développer son propre moteur, paraît bien plus prudente et moins risquée.

A n'en pas douter, les négociations dans les prochains mois risquent d'être acharnées entre les différentes parties.

La réglementation moteurs a été un élément décisif pour l'arrivée d'Audi en F1

La réglementation moteurs a été un élément décisif pour l'arrivée d'Audi en F1

Publié dans Audi, Moteurs, FIA, Honda, Mercedes, Ford, Ferrari

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