Conflit autour des sponsors sur les circuits
Dans les paddocks de Formule 1, il est d'usage que les écuries installent des panneaux à l'extérieur de leur zone réceptive faisant figurer leurs principaux partenaires. Les interviews des pilotes ont lieu devant afin de maximiser la visibilité de ces partenaires.
Or cette habitude est mise à mal par Allsport, la société chargée d'assurer le sponsoring sur les circuits. Celle-ci veut purement et simplement que tous les sponsors des écuries soient enlevés des paddocks, stands et même des camions de transport. Ces derniers ont ainsi du être retirés du paddock lors du dernier Grand-Prix d'Angleterre.
Évidemment, une telle nouvelle ne peut satisfaire les membres de la FOTA, qui se verraient alors privé d'un moyen de communication efficace et peu onéreuse. A quelques jours du Grand-Prix d'Allemagne, l'association des équipes adopte une posture conciliante pour trouver rapidement un accord. C'est ainsi que Martin Whitmarsh, son président, souffle le chaud et le froid dans les colonnes d'Autosport : "Il y a une différence d’opinion. Nous savons tous que nous devons trouver un compromis et que tout le monde ne sera pas être d’accord. D'un côté, je pense que les équipes ont l’impression que ce qu’elles ont fait jusqu'à présent est assez raisonnable. D’un autre côté, je pense que nous devons respecter le fait que la FOM est là pour essayer de vendre l’espace publicitaire sur les circuits. Et il est dans notre intérêt que la FOM fasse le meilleur travail possible."
Whitmarsh fait ainsi référence à Formula One Management, la structure détenue par Bernie Ecclestone puisque les écuries n'ont de relations contractuelles qu'avec elle. Ce n'est pas le cas d'Allsport puisque Allsport passe des accords avec les circuits et non avec les écuries, ce que confirme Whitmarsh : "Nous n’avons pas une relation contractuelle avec APM (NDLR : Allsopp Parker & Marsh, la maison mère de Allsport)." C'est pourtant APM qui a demandé à ce que les sponsors soient retirés des paddocks et il parait peu probable qu'elle ait pris une telle initiative sans consulter Bernie Ecclestone.
Le bras de fer pourrait durer longtemps puisque le sujet va bien au-delà de cette somme toute modeste histoire de camions et de sponsors dans les paddocks. En effet, les renégociations des Accords Concorde, les fameux accords commerciaux qui régissent la Formule 1, vont sans doute débuter rapidement puisque les accords actuels arrivent à terme à l'issue de la saison 2012. Mais étant donné que les écuries sont décidées à obtenir une plus grosse part du gâteau financier que représente la Formule 1 et que Bernie Ecclestone ne compte évidemment pas lâcher son pouvoir si facilement, les discussions risquent d'être mouvementées pendant un long moment.