La Williams est inconduisible pour Robert Kubica

Retour en piste officiel pour Robert Kubica ce vendredi matin à Barcelone. Mais le Polonais a pris peu de plaisir à cause de l'instabilité chronique de sa voiture.
Sept ans, voilà le temps qui sépare les deux dernières sorties officielles de Robert Kubica en F1. La précédente remontait au soir du Grand Prix d'Abu Dhabi 2010 lorsque le Polonais était considéré comme l'un des talents les plus prometteurs de sa génération, à destination de Ferrari.
Mais voilà, un terrible accident lors d'un rallye a coupé court et le pilote a dû vivre une longue traversée du désert, avec rééducation à la clé. Mais en ce vendredi matin, Robert Kubica est redevenu un pilote de F1 officiel, en prenant part à la première séance d'essais libres du Grand Prix d'Espagne.
Pour autant, le natif de Cracovie n'a pas eu beaucoup d'émotions pour ce retour en piste car il a déjà effectué plusieurs séances d'essais depuis l'an dernier : "J'ai eu moins d'émotions, ce qui est une bonne chose. Cela signifie que cela devient plus naturel alors que j'ai été éloigné si longtemps de ce sport." Cependant, s'il était naturellement content de cette nouvelle étape, il n'a pas pris un grand plaisir à cause des conditions difficiles en piste : "C'est difficile de dire que c'était agréable car l'équilibre de notre voiture était très mauvais. C'était très difficile à conduire, donc difficile de savourer."
Cela montre les problèmes structurels qui frappent la FW41, qui est loin du niveau de compétitivité attendu. Etant données les conditions, sa seule satisfaction fut quasiment de rester sur la piste, sans partir dans le bac à graviers, malgré une petite frayeur : "Il est un peu étrange de dire que je suis content d'une 19ème place mais je suis satisfait de ma séance, de la façon dont j'ai géré des conditions difficiles et un équilibre difficile." Il est le mieux placé pour savoir que les miracles n'arrivent que très peu souvent et qu'il faudra beaucoup de temps pour résoudre les problèmes de sa monoplace. A l'heure actuelle, l'équipe se concentre avant tout sur l'équilibre de la voiture pour aider les pilotes à tout simplement rester en piste, plutôt que de viser la performance : "Pour l'instant, on ne sait pas ce qu'il va se passer dans la voiture et on réagit à ce qu'il se passe. C'est difficile."
Par contre, il ne prend que peu de satisfaction d'avoir devancé son coéquipier Lance Stroll de plus d'1,3 seconde : "Non, pas du tout. Tout simplement car je connais ma valeur." Le message ne peut être on ne peut plus clair à destination de l'équipe, qui dépend fortement des fonds versés par Lawrence Stroll, le père du jeune pilote.
Il estime ainsi que s'il lui manque une seule chose à l'heure actuelle, c'est de pouvoir rouler plus régulièrement puisque les automatismes ne peuvent revenir qu'en enchaînant les tours de piste. Il ne sera ainsi pas déçu de son programme très chargé de mercredi, où il participera aux essais privés. Son rêve de retrouver la grille le dimanche après-midi reste bien d'actualité car "tout peut aller très vite en F1." Après cette semaine, sa prochaine échéance est de prendre le vendredi matin en Autriche.
De notre envoyé spécial à Barcelone.