Renault n'a pas été payé par certains clients
Renault Sport, par l'intermédiaire de son PDG Jean-Michel Jalinier, a fait part de son mécontentement en ce début de saison, tant en performance que d'un point de vue commercial puisque certaines équipes tardent à régler la note due.
A l'occasion du premier Grand Prix européen de la saison, Jean-Michel Jalinier a fait un point auprès de la presse française. Il a commencé par faire un point sur le déroulé de ce début de saison, très compliqué pour le motoriste français : « Nous sommes partis d’une situation où nous étions très loin des tous premiers, qui a nécessité la mise en place immédiate d’un plan d’action de crise, sur lequel nous avons mis toutes nos ressources et plan d’action qui est devenue notre seule priorité. » Cela s’est traduit par la mise en place de contre-mesures au fur et à mesure des Grand Prix afin de remonter la pente au plus vite et de se rapprocher au plus vite de Mercedes.
Rob White, le directeur technique du motoriste, a également expliqué que l’une des principales difficultés pour Renault est qu’il doit apporter des solutions aux incidents en piste qui sont valables pour toutes les écuries et pour tous les pilotes. Or certaines solutions sont incompatibles avec l’intégration prévue par certaines écuries.
Les dirigeants de Viry-Chatillon ont également fait savoir que le gel du développement moteur d’un point de vue performance, en vigueur depuis fin février, n’empêche pas d’optimiser la gestion de la performance sur un tour, qui est un élément essentiel en qualifications. Les motoristes bénéficient dans ce domaine d’une marge de manœuvre quasi illimitée alors que pour l’aspect performance pure, Renault doit obtenir l’accord préalable de la FIA. De plus, les demandes de modification émises par un motoriste sont transmises à ses concurrents : « Ferrari et Mercedes voient passer nos demandes comme moi je vois passer des demandes de Ferrari et Mercedes. »
Mais maintenant que la situation est en voie de stabilisation, la question se pose la question du financement de ce plan d’action. De ce point de vue, Renault déplore que certains de ses clients ne respectent pas leurs engagements financiers : « Afin de développer ce plan d’action, nous avons besoin de sécuriser des ressources et nos ressources viennent de deux sources. La première est Renault et nous avons été en mesure d’obtenir les bonnes ressources, que ce soit humaines ou financières. »
Mais Renault est un fournisseur des écuries, qui doivent régler la facture prévue dans le contrat qui les lient au motoriste. Or ce second volet semble ne pas être complètement respecté : « La seconde partie vient des équipes car nous leur vendons des moteurs. Sur ce point de vue, je dois dire que nous en sommes dans une situation qui n’est pas acceptable parce que certaines équipes sont en retard dans leurs paiements. A l’heure actuelle, nous devons mettre en place les ressources nécessaires pour rattraper notre retard, nous ne pouvons pas nous permettre ces retards. »
Interrogé sur la question en conférence de presse, Franz Tost de chez Toro Rosso et Cyril Abiteboul de Caterham ont affirmé que leur situation respective était normale. Pourtant, Caterham et Lotus ne cachent pas les difficultés financières dont elles souffrent depuis plusieurs mois et on peut estimer que le message leur était directement destiné puisque Red Bull bénéficie d’un partenariat privilégié avec la présence d’Infiniti, la marque de luxe de l’Alliance Renault-Nissan, en tant que sponsor titre.
De notre correspondant à Barcelone