Marussia va débuter 2014 sans dette
Marussia, le constructeur russe propriétaire de l'écurie éponyme, a décidé d'éponger les dettes de cette dernière pour la saison 2014 afin de préparer au mieux son avenir.
Les dettes accumulées depuis son arrivée en F1 en 2010 sont impressionnantes puisqu'elles atteignent le niveau de 130 millions de livres sterling, soit 156 millions d'euros. Ainsi sur la seule saison 2012, l'augmentation de la dette s'élève à pas moins de 57,6 millions de livres sterling.
Ce genre de dettes n'est néanmoins pas forcément une très grande surprise pour une écurie de F1 puisqu'elle est très légèrement supérieure à celle enregistrée par Lotus au cours de la même saison (56 millions de livres sterling). Andy Webb, le PDG de l'écurie, a ainsi déclaré au Times : "Les chiffres peuvent faire peur à première vue mais nous nous sommes restructurés d'une manière qui permet à l'écurie de commencer cette nouvelle année fiscale sans dette et avec une trajectoire claire, grâce à nos investisseurs."
La question est de savoir auprès de qui était contractée cette dette. En effet, la stratégbie qui a été mise en place par Genii Capital chez Lotus est que le fonds d'investissements a fait des prêts à son écurie. Il faut ainsi se rappeler que le fonds britannique LDC a longtemps était actionnaire de l'écurie, avant de céder sa participation en avril dernier. LDC avait également effectué un prêt de 38,4 millions de livres sterling en 2011. Le remboursement de la dette complète de l'écurie était donc certainement compris lors de la cession des actions.
Pour l'écurie, cette annonce permet de renforcer sa communication autour de sa volonté d'être présent en F1 de manière pérenne : "Nos investisseurs ont été incrédules par rapport au fonctionnement des coûts en F1. Ils ne s'attendaient pas à rentrer dans une compétition à la dépense mais ils nous ont placé sur une base solide et notre avenir est assuré."
C'est d'autant plus important que Marussia est la seule équipe qui ne dispose pas d'accord commercial avec Bernie Ecclestone, ce qui provoque un manque à gagner estimé à 10 millions de dollars sur la saison 2013. Lors de notre rencontre à Monza, Graeme Lowdon, le président de l'écurie, nous avait expliqué les conséquences de ce non accord : "Il y a énormément de compétition en F1 mais comme partout, vous avez besoin de stabilité. Vous avez besoin d’avoir l’opportunité de planifier les choses. Là où cela nous a déjà fait du tort en tant qu’équipe, c’est que contrairement aux autres équipes, qui ont reçu de l’argent supplémentaire, nous avons reçu moins que ce à quoi nous nous attendions. Cela aura nécessairement un impact sur notre programme technique puisque si vous avez plus d’argent, vous pourrez rendre votre voiture plus rapide. Si votre voiture va plus vite, vous pouvez vous classer plus haut au championnat. Si vous finissez plus haut au championnat, vous pouvez recevoir davantage d’argent. Cela devient un cercle. Donc si vous cassez ce cercle, comme cela s’est produit, cela fait du tort à l’équipe. C’est notre rôle au management de nous assurer que l’entreprise est protégée et peut aller de l’avant. C’est certain que ce n’est pas une bonne chose de ne pas recevoir l’argent que vous aviez prévu de recevoir."
Comme les autres écuries, Marussia va devoir faire face à des coûts encore en augmentation la saison prochaine, avec l'introduction du nouveau bloc moteur autour du V6 turbo. Bénéficier de finances solides est donc essentiel pour faire face aux coûts de développement engendrés par la conception d'une nouvelle monoplace à partir d'une feuille quasiment blanche.