Le GP2 s'adapte à la crise économique
Avec onze pilotes placés sur la grille de F1 en 2013, le GP2 s'est clairement établie comme la série de promotion idéale pour les candidats à la F1. Mais le championnat doit s'adapter au contexte économique mondial et a donc décidé de conserver son châssis actuel pour les trois saisons à venir.
Depuis sa naissance en 2005, le GP2 fonctionne sur un cycle de trois ans pour renouveler la monoplace proposée aux candidats. A l'issue de la saison en cours, nous arrivons donc à la fin du troisième cycle.
Mais le saut d'une génération à l'autre ne sera pas fondamental puisque les dirigeants ont décidé de conserver le châssis de la génération actuelle. La raison en est purement comptable : cela permettra aux écuries de déprécier la valeur de leurs châssis sur six saisons au lieu des trois actuelles. L'effort financier nécessaire sera donc bien moindre qu'actuellement. Une telle solution est logique alors que trois écuries ont changé de mains au cours de l'intersaison 2012 puisque iSport International, Ocean Racing Technology et Scuderia Coloni ont été remplacés par Russian Time, Hilmer Motorsport et MP Motorsport.
Bruno Michel, le président du GP2, a ainsi déclaré : "Notre championnat, qui va entrer dans sa dixième saison, se comporte bien sous tous les points de vue mais la crise économique a fait mal à notre industrie et tout le monde la ressent. Nous avons donc pris un ensemble de décisions afin de diminuer les coûts pour la saison prochaine et au-delà. Cela facilitera la vie de nos équipes pour remplir leurs baquets pour les trois prochaines saisons."
Mais les dirigeants de cette filiale de la FOM ont également décidé d'agir sur d'autres relais pour baisser la facture adressée aux concurrents. L'un d'eux est les pièces détachées : étant donné que toutes les monoplaces de la grille sont identiques, les concurrents sont obligés de s'approvisionner en pièces détachées exclusivement auprès de l'organisation. Celle-ci a donc obtenu de ses fournisseurs, Dallara pour le châssis et Mecachrome pour le moteur, la baisse du prix de leurs pièces.
Une autre grosse source de dépenses est évidemment les frais de transport. Au cours des années précédentes, le GP2 a décidé de suivre le F1 sur de plus en plus de courses au long cours (Malaisie et Singapour). Or ces déplacements nécessitent de prendre l'avion, ce qui présente un coût très significatif. Les dirigeants sont donc en train de reconsidérer le calendrier de leur championnat pour pouvoir utiliser le bateau aussi souvent que possible. Cela pourrait être une solution envisageable pour une course comme Sotchi, qui devrait être ajoutée à la saison prochaine puisqu'il s'agit d'une ville balnéaire sur la mer Noire.
Cette logique de minimiser les coûts était déjà au coeur de la stratégie de changement moteur adopté en GP3 pour la saison 2013. Ainsi le moteur est passé de 280 chevaux à 400 et le kit aérodynamique a été musclé par rapport à la saison précédente mais le châssis en tant que tel a été conservé. Une telle évolution de design extérieur est également sur la table pour la période 2014-2016 en GP2 afin de s'adapter au probable changement d'apparence des F1 à cause de l'introduction du nouveau bloc moteur la saison prochaine.