Ecclestone menace le Grand-Prix de Monaco
S'il y a bien une épreuve que l'on pensait intouchable, c'est bien le Grand-Prix de Monaco. Pourtant, Bernie Ecclestone, dans sa quête effrenée de revenus supplémentaires, n'a pas hésité à faire une de ses habituelles sorties dans la presse pour mettre la pression sur les dirigeants monégasques : "Je pense qu’on peut réaliser le prochain championnat sans Monaco. Ses organisateurs ne paient pas assez. Les Européens vont devoir verser plus d’argent ou nous seront obligés d’aller voir ailleurs."
Il n'y a tout de même pas péril dans la demeure : il s'agit, une nouvelle fois, de la stratégie de Bernie Ecclestone lorsqu'il doit renégocier un contrat. Pour lui, qui dit prolongation de contrat, veut nécessairement dire revu à la hausse. Les derniers exemples en date sont Silverstone et Montréal, qui ont néanmoins réussi à obtenir une baisse sensible du prix pour accueillir le Formula One Circus. Par contre, le Grand-Prix de Turquie est dans une situation beaucoup moins favorable à cause de la très faible affluence de spectateurs.
Mais Monaco dispose d'un statut à part. L'épreuve monégasque est au calendrier depuis 1955 mais, surtout, elle est Le rendez-vous incontournable de la jet-set sur les Grands-Prix de Formule 1 puisqu'elle est positionnée pendant le Festival de Cannes. Les starlettes du tapis rouge n'ont alors qu'à prendre l'hélicoptère pour se retrouver au coeur du paddock. Les écuries en profitent alors pour inviter leurs plus grands partenaires pour des soirées homériques, où la réussite sociale se mesure au nombre de magmum de champagne aux prix pharaoniques débouchés. Or c'est précisement ce public qui intéresse Bernie Ecclestone puisque c'est celui qui dispose du plus grand pouvoir d'achat. Les sponsors sont donc prêts à investir plus pour être présent sur cette épreuve.
Le contrat qui lié l'Automobile Club de Monaco et la FOM de Bernie Ecclestone a pris fin cette année et les négociations ont donc commencé dans la foulée des derniers tours de roues dans la Principauté. Comme chacune des parties est décidée à ne pas trop céder trop rapidement, Ecclestone a décidé, comme à son habitude, de choisir l'arme de la presse pour faire pression sur ses interlocuteurs. Du côté d'ACM, on se déclare serein quant à un dénouement rapide des négociations : "Il essaie toujours d’obtenir le maximum. On n’est pas inquiet du tout" a ainsi déclaré René Isoart, le commissaire général d'ACM.
La question n'est donc pas de savoir s'il y aura une épreuve à Monaco l'année prochaine mais à quel prix car il est peu probable que Bernie Ecclestone se sépare d'une épreuve aussi emblématique que le tracé monégasque.