Caterham acquièrt 50% d'Alpine
Après le rachat de Caterham, Tony Fernandes passe à la vitesse supérieure sur le marché automobile sportif. Ainsi il vient d'annoncer un partenariat avec Renault, par lequel il va acquérir 50% d'Alpine. Cela devrait se concrétiser par la commercialisation de véhicules sous les deux marques d'ici trois à quatre ans.
C'est une nouvelle que les fans d'automobile attendaient depuis très longtemps : Renault s'est enfin décidé à faire renaitre sa mythique marque Alpine. Néanmoins, si l'on savait Carlos Tavares, le nouveau directeur des opérations du Losange, grand amateur de véhicules sportifs, celui-ci n'en a pas pour autant oublier les impératifs économiques que la crise impose à un constructeur qui a perdu, depuis le début de l'année, plus de 23% de ses ventes sur son principal marché. C'est pourquoi Renault va lancer son projet avec le partenariat de Caterham.
Carlos Tavares a ainsi déclaré : "Notre volonté de faire revivre Alpine dépendait de notre capacité à trouver un partenaire afin d'assurer la profitabilité économique d'une telle aventure. Depuis le début, nous avons voulu mettre l'usine de Dieppe au coeur du projet. Aujourd'hui, à travers notre partenariat avec le groupe Caterham, nous pouvons entrer dans une nouvelle phase : le design d'un véhicule qui comprendra l'essence même d'Alpine, un véhicule qui va redéfinir une nouvelle fois la passion sportive. Cela pourrait devenir une réalité dans les trois ou quatre ans."
Pour Renault, il s'agit donc d'une belle opération de communication, au moment où le "Made in France" est à l'honneur. C'est pourquoi le communiqué de presse des deux nouveaux partenaires n'a pas manqué de souligner le rôle du gouvernement et de la région Haute Normandie dans la décision industrielle qui a été prise. La direction avait également décidé de maintenir la production de la prochaine génération de Clio R.S. dans l'usine normande, contrairement à ce qu'elle avait décidé lors du changement de génération de Mégane R.S.. Renault se distingue donc clairement de PSA, qui a annoncé la fermeture de son usine Aulnay et qui a cloturé de manière abrupte, en début d'année, son engagement en endurance.
Quant à Caterham, cela permet de s'associer avec un constructeur établi pour développer de nouveaux véhicules tout en bénéficiant de ses infrastructures industrielles, comme c'est le cas avec Renault à Dieppe. Si le groupe de Tony Fernandes avait tenté une première approche avec le constructeur malaisien Proton, via Lotus, cela s'est concrétisé par un déasastre et une guerre juridico-médiatique pendant deux ans.
Kamarudin Meranun, le vice-président du groupe Caterham, souhaite donc tourner définitivement la page : "La Formule 1 a toujours été notre porte d'entré dans l'industrie automobile. Nos plans originaux qui prévoyaient un partenariat avec Lotus ont été mis de côté de manière spectaculaire et très commentée. Mais maintenant, nous avons plus de chances de développer Caterham Cars en partenariat avec Renault, en travailalnt avec Caterham Technology qui est complètement intégré à ce nouveau partenariat. Notre équipe de F1 travaille déjà de manière réussie avec Renault Sport F1 depuis le début de la saison 2011 et je suis ravi que nous ajoutions à notre partenariat en piste l'association de nos forces sur la route. Avec Renault, nous allons créé une véritable opportunité pour faire progresser Caterham Cars d'une marque de niche très respectée à un acteur sérieux sur la carte mondiale de l'automobile."
La coopération entre les deux unités n'en sera que plus facilité par la présence de Cyril Abiteboul, le nouveau directeur général de Caterham F1. En effet, son précédent poste n'était autre que... directeur adjoint de Renault Sport F1. Il cumule donc à l'heure actuelle les deux casquettes puisqu'il ne quittera officiellement ses fonctions au sein du motoriste qu'à l'issue de la saison...