A l’instar de ce que Tata Communications a récemment fait, Magneti Marelli a également lancé un appel à l’intelligence collective, à travers les réseaux sociaux. L’entreprise a lancé le Lap Time Club afin de donner à chacun l’opportunité de donner des idées sur des sujets liés au domaine de compétence de la marque.
Roberto Dalla, le directeur des sports automobiles chez Magneti Marelli, commente ainsi cette initiative : « Je pense que les réseaux sociaux permettent à des millions de gens dans le monde de mettre la main sur quelque chose qui les passionnent. Nous avons donc cherché une solution qui nous permette de toucher toutes ces personnes. Pour ce faire, il fallait que la démarche soit amusante mais qu’en même temps cela nous permette d’avoir de nouvelles idées. Tous les jours, il faut que nous nous demandions comment nous pouvons travailler de manière différente. »
L’objectif était donc de solliciter des personnes qui ne sont pas forcément impliquées dans les sports automobiles mais qui souhaitent pouvoir donner leur avis sur un sujet qui les intéresse. Cela s’inscrit bien dans la logique des jeunes générations qui souhaitent pouvoir partager, sans forcément respecter les hiérarchies traditionnelles des entreprises.
Ce qui est intéressant dans cette démarche est que les responsables de l’entreprise ne savent pas encore quelles retombées commerciales ce genre d’initiatives va avoir pour leur activité mais ils souhaitent participer à la fondation de ce mouvement de fonds, où chacun essaye de trouver sa propre solution : « J’ai commencé à travailler dans ce secteur en 1989. Et je me souviens encore de l’enthousiasme que j’avais à travailler en tant qu’ingénieur informatique sur un logiciel qui était mis en place dans ces monoplaces et de voir directement ce qui marchait et ce qui ne marchait pas. Donc pourquoi ne pas donner cette opportunité à des milliers de jeunes partout dans le monde ? »
Magneti Marelli a décidé de franchir le pas de faire appel à l’open source car elle part du principe que la meilleure défense est l’attaque, c’est-à-dire qu’elle est prête à accepter que d’autres entreprises bénéficient de sa plate-forme pour tirer des idées mais elle estime qu’en étant au centre de ce brainstorming mondial et en mettant à profit sa force de frappe en ingénierie, elle sera en position de tirer le plus de profits de son initiative : « A partir du moment où quelqu’un inscrit sur le site son idée sur notre site, tout le monde peut la reprendre, la commenter, l’améliorer. C’est donc à nous de savoir faire le tri parmi toutes ces idées et d’en tirer le meilleur en se demandant comment pouvons-nous appliquer cette idée ? »
Afin de faciliter la réflexion parmi son audience, l’entreprise permet même aux internautes de télécharger son application de télémétrie WinTAX afin qu’ils puissent se rendre compte dont ce logiciel fonctionne et comment ils peuvent visualiser les différentes données qui sont remontées depuis les voitures.
Un des challenges mis en place dans le Lap Time Club est de rendre cette application de télémétrie disponible sur smartphones et sur tablettes. La raison d’une telle recherche est qu’en permettant aux ingénieurs d’accéder à ces données sur n’importe quel support permet à Magneti Marelli de réduire les contraintes auxquelles ils doivent faire face : « Si nous parvenons à transférer ces données sur de tels supports qui sont disponibles partout et tout le temps, cela nous permet de renforcer notre connaissance en matière de connectivité. »
Magneti Marelli - Ces injecteurs sont une illustration des allers-retours entre la série et la compétition
Mais si ce programme a évidemment comme vocation à être tournée vers l’extérieure, elle doit également favoriser les échanges internes à l’entreprise. En effet, les passerelles entre les véhicules de série et de compétition sont une notion très importante pour Magneti Marelli. Roberto Dalla nous explique ainsi le genre d’échanges qu’il peut y avoir sur un instrument comme l’injecteur. Lorsque la F1 a décidé d’imposer des injecteurs de 500 bars de pression, les ingénieurs ne sont pas partis d’une feuille blanche. Ils sont partis des injecteurs de 200 bars qui avaient été développés en interne pour les véhicules de série. Maintenant que cette technologie à 500 bars est maitrisée par la compétition, la série a repris le relais en mettant au point des injecteurs à 600 bars.
Vous aussi, vous pouvez vous prendre au jeu de ce laboratoire d’innovation participative en vous rendant sur http://www.laptimeclub.com/
De notre envoyé spécial à Monza