Toro Rosso rejoint Renault pour 2014
Les liens entre Renault et Red Bull vont encore se renforcer dans les années à venir : après sept saisons de partenariat avec Red Bull Racing, le motoriste français va également motoriser son écurie-soeur, Toro Rosso, à partir de la saison 2014.
Lors de notre rencontre exclusive avec Jean-Michel Jalinier, le PDG de Renault Sport F1, nous avait clairement indiqué qu'il y avait une forte logique à une association avec Toro Rosso, de par les relations tissées avec Red Bull : "Il y a vraiment une logique que Red Bull et Toro Rosso partagent des organes mécaniques. Afin de partager ces organes mécaniques ou assurer des synergies, dans ce qu’autorise le règlement sportif de la FIA, il n’y a qu'un intérêt et ça ne peut être fait que si le moteur est le même. Donc oui, il y a une logique du côté de chez Red Bull à nous demander de fournir Toro Rosso."
L'annonce officielle a donc été faite à l'occasion du Grand Prix de Monaco, qui est l'épreuve la plus médiatisée de la saison. L'épreuve de la Principauté est très importante pour Renault puisque le motoriste est partenaire de l'Automobile Club de Monaco. L'an passé, il avait ainsi utilisé le tracé urbain pour dévoiler sa stratégie autour de la marque historique Alpine.
Pour souligner l'importance de l'accord, c'est Carlos Ghosn, le PDG du groupe, qui l'a annoncé lors d'une conférence de presse organisée sur le Rocher. Jean-Michel Jalinier a alors déclaré : "Renault reste impliqué en F1 pour gagner et pour démontrer l’excellence de ses produits. Pour atteindre nos objectifs, nous devons avoir des équipes qui fonctionnent à leur meilleur niveau, et c’est pourquoi nous sommes ravis de signer avec Toro Rosso. En dehors de la piste, cela permettra de promouvoir notre association avec la marque Red Bull auprès de nos clients du monde entier. Nous avons hâte de créer un partenariat à long terme et à multiples niveaux avec Toro Rosso, à l’image de ce que nous avons fait avec Infiniti Red Bull Racing."
Le premier contrat signé entre les nouveaux partenaires est initialement de trois ans mais l'objectif est clairement de nouer un partenariat de bien plus longue durée : "Initialement, le contrat est de trois ans mais nous voulons un accord de long terme. Nous voulons gagner mais nous voulons utiliser ce sport pour tester le plus haut niveau de technologies qui peut être utilisé sur nos voitures de route. Afin d'atteindre cet objectif, nous avons besoin de fondations solides sur lesquelles construire. Cela ne peut être fait qu'à travers la stabilité et des partenariats de longue durée."
Cela pose donc nécessairement la question des partenariats avec les autres écuries. En effet, Renault a toujours déclaré vouloir avoir entre trois et cinq écuries, sachant que cinq n'est pas le nombre idéal pour les hommes de Viry. On peut considérer que Renault va maintenir son accord avec Caterham puisque les deux entreprises sont très liées de par leur accord industriel autour de la marque Alpine.
Le paddock de Monaco a révélé que Williams pourrait partir chez Mercedes, qui est à la recherche de nouveaux partenaires après l'officialisation du départ de McLaren pour Honda. Un tel accord pourrait être facilité par le fait que Toto Wolff, le nouveau directeur de la compétition de Mercedes, est un ancien administrateur et actionnaire de Williams. L'annonce officielle pourrait en être faite dans les jours à venir.
Mais la plus grande question reste autour du futur de Lotus. En effet, l'ancienne écurie détenue par Renault trouverait la facture de 26 millions de dollars un peu trop salée pour ses finances. Les négociations s'annoncent donc longues et compliquées.