Michelin ne reviendra pas seul

Publié le par Matthieu Piccon

Renault - MichelinMichelin ne ferme pas la porte mais son retour en Formule 1 ne se fera pas à n'importe quelle condition. A la fin de la saison 2006, le manufacturier français était plus ou moins chassé de la Formule 1 à la suite du pitoyable Grand-Prix des Etats-Unis 2005 où, pour des raisons de sécurité, Michelin avait demandé à ses écuries de se retirer.

Seules trois écuries (Ferrari, Jordan et Minardi) équipées de Bridgestone avaient donc participé à la "Grande-Farce des Etats-Unis". Cela avait également conduit à l'arrêt de l'épreuve nord-américaine.

Bien sur, la raison indiquée lors du retrait avait alors été que Michelin ne souhaitait pas faire partie d'un championnat sans compétition puisque la FIA de Max Mosley voulait alors choisir un manufacturier unique pour réduire les coûts et éviter la guerre des pneumatiques. Bridgestone l'avait donc emporté sans combattre. Or le Japonais a annoncé à la fin de la saison dernière son intention de ne pas poursuivre à l'issue de la présente saison, date  à laquelle se termine son contrat.

Peu de candidats éligibles

Or les manufacturiers capables de construire des pneumatiques permettant de suivre le rythme imposé par une monoplace de Formule 1 ne sont pas légions et les yeux se sont donc rapidement tournés du côté de Clermont-Ferrand. Ce week-end, un de ses porte-paroles a indiqué que l'entreprise auvergnate étudiait la question mais posait ses conditions : "Il doit y avoir de la compétition , et en ce sens, nous devons pas être les seuls fournisseurs. Nous devons nous servir de la concurrence pour améliorer la technologie de nos pneus."

Cette dernière phrase va dans le même sens que l'exigence des constructeurs : la Formule 1 doit être, surtout en ces temps de crise économique un moyen de montrer sa supériorité technique par rapport à des concurrents et non être seulement une vitrine de communication sans valeur ajoutée. C'est ainsi qu'on peut comprendre que BMW se soit retiré alors que sa communication pour ses véhicules de série est très axée sur la qualité de ses moteurs, élément dont le développement a été gelé par le règlement actuel.

Passer de 13" à 18" ?

C'est pourquoi le même porte-parole a mentionné le nouveau pneu développé pour la route, le Pilot 3 : "Par exemple, nos nouveaux pneus pour la route Pilot3 ont bénéficié du développement effectué pour Le Mans. Nous avons besoin de cela de la par la Formule 1. A la fin, cela doit être une opportunité pour améliorer l'aspect vert des pneumatiques. Peut-être souhaiterions nous une sorte de X Factor Vert pour aider l'écologie."

Or il y a un problème de taille : le diamètre des roues. Jusqu'à présent, les roues de Formule 1 supportent des pneus de 13" alors que le standard pour les sportives de route s'approche d'avantage des 18". Il faudrait donc également revoir ce paramètre, qui a un impact non négligeable sur le comportement des monoplaces en piste.

Des pneus payants ?

Une des autres possibilités envisagées par le manufacturier français est de faire payer ses pneus alors que la coutume veut que les pneus soient fournis gratuitement aux écuries. Cette possibilité a été évoquée récemment par Franck Williams : "La question est de savoir si nous allons les avoir gratuitement ou si nous allons devoir payer pour les avoir. Il y a déjà eu des discussions. Certaines entreprises ont déjà développé des pneumatiques de Formule 1, d'autres non." Sir Franck fait ici référence à Hankook et Kumho, les deux manufacturiers coréens également évoqués pour la saison 2010.

Cette affaire à la gomme devrait nous occuper une bonne partie de la saison avant un épilogue sans doute en été, voire en septembre afin de permettre d'assurer les développements en temps et en heure pour les essais hivernaux.

Publié dans Pneumatiques, Michelin

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