Bridgestone pourrait rester en 2011
Bien malin qui pourra quel sera le ou les manufacturier(s) présents la saison prochaine en Formule 1. Bridgestone avait mis le feu aux poudres en novembre dernier, par l'intermédiaire de son porte-parole Makoto Shiomi, que "nous devons concentrer nos ressources dans les domaines stratégiques et dans le renouveau technologique."
Par là, le groupe japonais voulait signifier qu'il n'entendait pas poursuivre les importantes dépenses liés à sa présence en Formule 1 puisqu'il fournit gratuitement les pneus utilisés lors des essais privés et des week-ends de course. Son budget annuel de fonctionnement atteindrait près de 100 millions de dollars.
Sauf qu'il semblerait que peu, voire aucun manufacturier, ne soient prêts à entrer en Formule 1 dans les mêmes conditions. Seul Avon-Cooper serait prêt à le faire, en rachetant les équipements de Bridgestone. Le problème est que les grands constructeurs encore présents (Mercedes, Fiat via Ferrari et Renault) ne souhaitent pas communiquer autour de cette marque, qui ne possède pas le prestige de Michelin, Pirelli ou Bridgestone.
Le premier a fait savoir qu'il était candidat à trois conditions : qu'il y ait une compétition (à savoir qu'il y ait au moins deux manufacturiers concurrents) afin de prouver leur savoir-faire technologique mais surtout que les roues passent de 13" à 18" (afin de se rapprocher des voitures de série) et que les écuries payent pour utiliser ses pneumatiques ! Pirelli s'est aligné sur ces deux dernières conditions tout en déclarant qu'il visait à obtenir l'intégralité du plateau.
Dans ces conditions, Bridgestone est prêt à revoir sa position et à être présent la saison prochaine. Si les écuries sont prêtes à payer pour obtenir des pneumatiques dont les applications sur des véhicules de série sont plus aisés, la contrainte financière est quasiment levée. Hiroshi Yasukawa, le directeur des sports automobiles du manufacturier, a ainsi signé un communiqué de presse à l'issue du Grand-Prix d'Espagne dans lequel il déclaré : "Nous avons tout aussi bien accueilli des hôtes américains, brésiliens ou encore européens, ce qui illustre bien l’importance de la Formule 1 comme une plateforme d’affaires essentielle. Nous sommes fiers d’avoir le soutien de toutes les équipes dans ce sport fantastique."
Il a également indiqué qu'il allait tenter une nouvelle fois d'obtenir l'accord du comité de direction situé au Japon pour que l'entreprise reste en Formule 1 en 2011 : "Après chaque course, nous faisaons un rapport au Japon. Nous allons transmettre à notre comité de direction ce qui est arrivé ce week-end. M. Ohashi (NDRL : le dirigeant pour l'Europe) a également réalisé que la Formule 1 était importante pour Bridgestone. J'apprécie beaucoup l'attitude des équipes et nous sommes heureux qu'ils continuent à nous faire confiance. Peut-être devons-nous reconsidérer notre position à cause des changements du marché et de l'environnement. Néanmoins, rien n'a changé à l'heure actuelle. Notre entreprise a malheureusement indiqué que nous devons arrêter à la fin de cette année."
Alors que la décision devait être prise lors d'une réunion lors du Grand-Prix d'Espagne, les dirigeants des différentes écuries espèrent trouver un accord lors du Grand-Prix de Monaco, qui se déroule ce week-end. Les discussions risquent d'être longues puisque les petites écuries sont favorables à une offre peu onéreuse alors que les grandes écuries sont davantage attachées à un partenaire prestigieux et ce peu importe le coût qui en résulte.