Circulez, il n'y a rien à voir

Publié le par Matthieu Piccon

Malgré une attaque sur un site pétrolier situé à seulement à une dizaine de kilomètres du circuit, la FIA et la F1 ont décidé de poursuivre le week-end en Arabie Saoudite comme si de rien n'était. Les enjeux économiques étaient beaucoup trop importants pour qu'il en soit autrement.

Depuis son arrivée au calendrier de la F1 l'année dernière, Djeddah fait beaucoup parler de lui, surtout que le circuit n'avait été complété que quelques jours avant le premier week-end de course. Mais pour le royaume, le sport est devenu un axe majeur de communication sur l'échiquier mondial. Il s'inspire ainsi de ses voisins que sont Bahreïn, Abu Dhabi et le Qatar, qui ont suivi la même stratégie depuis de nombreuses années déjà.

C'est ainsi que l'Arabie Saoudite est devenu la terre d'accueil exclusive du Dakar. D'ailleurs, la course avait été marquée en janvier dernier par une explosion d'une des voitures. A l'époque, les autorités locales avaient clamé haut et fort qu'il s'agissait d'un accident. Cette théorie était suffisamment peu crédible que le parquet anti-terroriste de Paris avait décidé de s'auto-saisir de l'affaire et avait ainsi découvert des traces d'explosifs sur la voiture du pilote français Philippe Boutron.

Le pays est ainsi secoué par de nombreuses attaques, de plus en plus fréquemment via des drones munis d'explosifs, puisque le pays mène depuis sept ans une guerre sans répit au Yémen voisin. En se plaçant sous les projecteurs des médias du monde entier grâce à ces événements mondiaux, l'Arabie Saoudite fait de ces événements une cible idéale pour ses rivaux.

Cela s'est traduit par une énorme explosion sur un site pétrolier à seulement onze kilomètres du circuit. La fumée noire très dense planait ainsi au-dessus du circuit encore ce samedi matin, plusieurs heures après l'explosion. Ce site appartenait à Aramco, la compagnie pétrolière nationale, véritable coffre-fort du régime wahhabite. Aramco est également devenu un sponsor très engagé en F1. Il est ainsi partenaire à la fois de la F1 dans son ensemble, ce qui lui garantit une présence sur les bords de piste, mais également d'Aston Martin, en devenant son deuxième sponsor-titre.

Une telle attaque à proximité immédiate n'a évidemment pas manqué de créer l'émoi dans le paddock. L'ensemble du plateau, que ce soit les dirigeants de Liberty Media, de la FIA, des équipes ou les pilotes, s'est ainsi rassemblé dans une salle pour discuter une position commune. La durée de la réunion est exceptionnelle puisqu'elle a duré près de 4 heures et demi, se clôturant à 2h20 du matin ! C'est donc le signe que de nombreux pilotes ne souhaitaient pas participer mais ils ont été ramené "à la raison" par leurs équipes, leur rappelant les conséquences de ne pas s'aligner volontairement à une course.

Outre la présence massive d'Aramco, on peut ainsi se rappeler qu'Alpine porte ce week-end un sticker Visit Saudi tandis que Red Bull a également accueilli l'entreprise locale Panda sur ses combinaisons. Au final, les enjeux économiques et politiques dépassaient une nouvelle fois les simples enjeux sportifs. Cela n'a pas empêché les équipes de Sky Allemagne, notamment Ralf Schumacher, de prendre le premier avion pour rentrer à la maison...

Aramco est devenu un sponsor important de la F1

Aramco est devenu un sponsor important de la F1

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