Vice-champion GP2, Alexander Rossi vise Manor pour 2016
Après avoir sécurisé le titre de vice-champion en GP2, Alexander Rossi veut retourner chez Manor la saison prochaine en tant que titulaire.
Alexander Rossi a vécu une folle fin de saison. En effet, lorsque nous l'avions rencontré dans le paddock de Spa-Francorchamps, Alexander Rossi visait alors encore le titre en GP2 et la F1 n'était qu'une perspective que pour la saison prochaine. Mais tout s'est accéléré dès le week-end de course suivant, à Monza, lorsque Manor l'a approché pour lui proposer de devenir titulaire pour cinq courses en fin de saison : "Quand l'opportunité s'est présentée à Monza, elle était trop belle pour que je la laisse passer."
Mais s'il a saisi à pleines mains la possibilité de faire ses débuts en Grand Prix, il n'a pas pour autant abandonné sa campagne en GP2. Il lui tenait ainsi à coeur de pouvoir terminer ce qu'il avait commencé avec son équipe Racing Engineering : "C'est vraiment génial que Manor et Racing Engineering soient parvenus à trouver un accord pour que je puisse faire les deux. Je voulais vraiment finir ma saison avec eux car je le leur devais bien ça. Quand vous commencez une saison avec une équipe qui a gagné des titres, ce n'est pas pour la quitter avant la fin."
Le moins que l'on puisse dire est que le succès a été à la clé puisqu'il a remporté trois victoires sur les six courses de Spa-Francorchamps à Sotchi. Néanmoins, s'il est parvenu à remporter ses premières victoires dans la catégorie, il n'est pas parvenu à empêcher son ami Stoffel Vandoorne de remporter le titre. L'Américain est ainsi le premier à reconnaître la domination du Belge : "Stoffel et ART ont fait un travail extraordinaire. C'est mérité à 100%. Un grand bravo à eux"
Pour lui, les deux clés de la saison ont été les qualifications et la gestion des pneumatiques. En effet, le jeune pilote a souvent eu du mal à bien figurer dans l'exercice du tour chronométré. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir tout tenté : "Avec Jordan (King, son coéquipier), nous avons vraiment tout tenté. Nous avons essayé des stratégies différentes, des approches différentes... Mais même après la dernière séance de la saison, nous n'avons pas encore trouvé la solution."
Ces qualifications délicates provoquaient un autre problème lors des courses : il était contraint d'attaquer fort pour remonter dans la hiérarchie. Cela au prix d'une usure prématurée de ses pneumatiques, ce qui lui a fait perdre des places en fin de course : "Nous avons toujours eu un très bon rythme en course. Il fallait juste que nous prenions davantage soin de nos pneumatiques pour pouvoir aller jusqu'au bout sans trop ralentir. C'est comme ça que nous avons trouvé la clé des victoires."
Si passer d'une F1 à une GP2 ne l'a donc pas perturbé d'un point de vue pilotage, Alexander Rossi a dû changer son approche du week-end et de la course puisque sa position n'était pas du tout la même en F1, où son seul rival avec sa modeste Manor n'était autre que son coéquipier Will Stevens : "En GP2, je me bas contre 23 autres voitures. Je dois être beaucoup plus agressif pour les maintenir derrière moi. En F1, je ne me battais que contre une seule voiture."
Le bilan face à son principal rival est largement positif puisqu'il l'a devancé trois fois sur cinq en qualifications et quatre fois sur cinq en course. Il estime donc avoir toutes les cartes en main pour sécuriser son avenir en F1 : "J'ai montré que je savais remporter des courses en GP2, que je pouvais battre mon coéquipier en F1. J'espère donc vraiment pouvoir arriver chez Manor la saison prochaine."
S'il est conscient que la concurrence sera forte, il se refuse d'envisager de travailler sur une autre possibilité : "Oui je sais qu'il y a toujours une autre possibilité mais, aujourd'hui, avec mon management, on donne pour que cela se fasse avec Manor et seulement ça."
De notre envoyé spécial à Abu Dhabi