Las Vegas et la F1 ont dû faire des compromis pour 2023
A trois mois jour pour jour du Grand Prix de Las Vegas, les préparatifs sont encore en cours pour l'organisation de la première course sur le célèbre Strip. Contraints par le temps, les organisateurs ont dû faire des compromis sur les festivités autour de l'épreuve mais disposent d'un contrat de 10 ans pour monter en puissance.
Le Grand Prix de tous les superlatifs. Celui où il est possible d'acheter un pack ultra-VIP à 5 millions de dollars ! Mais surtout cette épreuve marque une rupture dans l'histoire du business modèle de ce sport puisque, pour la première fois, Liberty Media est l'un des promoteurs de la course. Cela signifie donc qu'il ne se contente pas de vendre les droits d'avoir la course mais en est l'organisateur en propre. Cela se traduit par des investissements majeurs, notamment l'achat d'un terrain et la construction d'un bâtiment permanent pour accueillir la voie des stands et le paddock pour la modique somme de 240 millions de dollars.
C'est pourquoi, avant même la tenue de la première édition, le contrat a déjà étendu, de trois ans initialement à dix ans actuellement. Il faut dire que les différentes parties prenantes savent déjà que le planning est très court, entre l'annonce (faite en mars 2022) et la tenue de la course (18 novembre 2023).
Lors de sa conférence traditionnelle avec les investisseurs (Liberty Media est côté en bourse), Greg Maffei, le PDG de Liberty Media, a ainsi commenté : "Nous avons avancé à la vitesse de la lumière, les équipes de la F1 et celles de Renee (Wilm, la PDG de Las Vegas Grand Prix Inc), pour mettre tout ça en place. Cela se traduit par une augmentation des coûts et cela signifie également qu'il y a des opportunités sur lesquelles nous n'avons pas capitalisé. Que ce soit les activités pour les fans, que ce soit des événements sportifs, que ce soit des concerts. Tout un ensemble de choses qui ont le potentiel d'être développées lors du second Grand Prix et au-delà."
Steve Hill, le PDG de Las Vegas Convention and Visitors Authority (l'association qui assure la promotion de la ville et qui fait partie des partenaires financiers de la course) a abondé dans son sens : "Cette année a été une année de construction : la piste, les travaux, beaucoup de perturbations pour tout le monde. L'année prochaine, nous pourrons nous concentrer sur l'expérience des fans et comment faciliter le trafic autour de la ville et améliorer l'ensemble."
Il est tout de même surprenant que de telles déclarations soient faites en public, même si on peut considérer que vue l'audience de ces conférences avec les investisseurs, elles avaient vocation à montrer les perspectives financières de long terme alors que les partenaires ont dû faire face à des investissements majeurs pour se mettre en place, ce qui va mécaniquement se traduire dans les comptes de l'entreprise à la fin de l'année. Dans le même temps, Steve Hill estime, dans le sens de la mesure qui caractérise les responsables marketing américains, que "ce sera le plus grand événement au monde en 2023".
Il faut placer cette déclaration dans un contexte où Las Vegas va accueillir le Super Bowl seulement trois mois plus tard. S'il s'agit du plus grand événement sportif outre-Atlantique, il est pourtant considéré plus simple à organiser qu'une course de F1 en pleine ville et serait même moins impactant que la course de F1, toujours selon les dires de Steve Hill : "Il n'y a pas de plus gros événement à Las Vegas que la F1. Nous avons le Super Bowl trois mois après la Formule 1. D'un point de vue de la mise en place, le Super Bowl est plus simple puisque tout est construit. Nous avons encore beaucoup de travail. La plupart des villes n'essayent pas de faire les deux en si peu de temps. Il se passe beaucoup de choses à Las Vegas mais la Formule 1 sort du lot."
On est bien loin de la première venue de la F1 en 1981 et 1982 quand la course s'était déroulée sur le parking du Caesar Palace et qui n'avait pas laissé de souvenirs impérissables...
La F1 espère briller de mille feux à Las Vegas