L'offensive diplomatico-sportive de l'Arabie Saoudite

Publié le par Matthieu Piccon

L'Arabie Saoudite fait la une des journaux ces derniers jours avec le transfert de Neymar. Ce transfert complète une longue liste de joueurs à rejoindre le royaume, qui a commencé l'an dernier avec Cristiano Ronaldo. Mais le plan d'investissements du pays est bien plus vaste, notamment en F1.

Le transfert de Neymar du PSG au club d'Al Hilal fait gros bruit, avec les détails qui ont fuité avant même l'officialisation du transfert en question. On évoque ainsi un salaire à 175 millions d'euros par an hors taxe et de multiples primes, comme 500 000 dollars par post sur les réseaux sociaux faisant la promotion de l'Arabie Saoudite.

Aussi faramineux que soient ces chiffres, ils ne sont qu'une petite partie du plan d'investissements mis en place par le royaume pour se faire une place sur l'échiquier. En cela, il suit exactement la même stratégie que son voisin et rival, le Qatar, qui a mis en place la même stratégie il y a plus de 20 ans et qui s'est concrétisé par l'achat du PSG et l'obtention de la Coupe du monde 2022. Sauf que l'échelle saoudite est encore bien plus grande puisque les profits de sa compagnie pétrolière nationale ont atteint 161 milliards de dollars sur la seule année 2022 !

Sous la houlette du prince héritier Mohammed ben Salmane, soucieux de se redorer son image après sa mise aux bans suite à l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018, l'Arabie Saoudite a fortement investi ces dernières années. Avant de vouloir développer son propre championnat, elle avait racheté le club de Newcastle en 2021 pour 408 millions de dollars. Au total, l'investissement total dans le football est ainsi estimé à deux milliards de dollars.

L'Arabie Saoudite s'offre une forte visibilité en F1, à tous les niveaux
L'Arabie Saoudite s'offre une forte visibilité en F1, à tous les niveaux
L'Arabie Saoudite s'offre une forte visibilité en F1, à tous les niveaux

L'Arabie Saoudite s'offre une forte visibilité en F1, à tous les niveaux

Une présence en F1, à tous les niveaux

Mais elle a également décidé de surfer sur la popularité galopante de la F1. Dès 2020, Aramco devenait ainsi un sponsor de la F1, ce qui lui offre une visibilité sur les pistes du monde entier sur une durée de 10 ans, pour une valeur globale de 450 millions de dollars sur la période. Cela s'est traduit par l'arrivée d'un Grand Prix dans le pays dès la saison suivante. L'investissement est encore plus important puisque le contrat de 10 ans également est cette fois-ci valorisé à 650 millions de dollars.

Après avoir sponsorisé la discipline dans son ensemble et obtenu son propre Grand Prix, l'étape suivante fut de s'associer avec une équipe. C'est ainsi qu'Aramco est devenu le deuxième sponsor-titre d'Aston Martin depuis la saison 2022. Les liens entre l'équipe et le pays vont désormais bien plus loin puisque le Public Investment Fund (PIF) saoudien est devenu en juillet dernier le second actionnaire du constructeur, à hauteur de 16,7% grâce à un investissement de 92 millions d'euros.

Pendant l'hiver, l'Arabie Saoudite a tenté d'aller encore plus loin en se montrant candidat au rachat total de la F1 auprès de son propriétaire actuel, Liberty Media. Mais celui-ci a préféré décliné une offre à 20 milliards de dollars, signe que le fonds américain est convaincu qu'il est capable de faire encore progresser la valorisation d'un sport qu'il n'avait payé "que" 4,4 milliards de dollars en 2016. A titre de comparaison, le partenariat signé entre l'Arabie Saoudite, qui avait lancé sa propre ligue de golf, avec l'association reine jusqu'à présent, le PGA, est valorisé à hauteur de 3 milliards de dollars.

En mars dernier, Aramco est aussi devenu coactionnaire de la joint-venture mise en place par Renault avec le constructeur chinois Geely pour regrouper l'ensemble de ses activités liées aux moteurs à combustion et le développement dans les carburants de synthèse et l'hydrogène.

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