L'Union Européenne pourrait interdire le sponsoring d'alcooliers en F1
Après avoir interdit le sponsoring par les cigarettiers, l'Union Européenne semble vouloir s'intéresser à une autre source importante de revenus les écuries de F1 : l'alcool.
Cette saison, trois écuries mettent en avant différentes marques d'alcool. Ainsi Martini est devenu le sponsor-titre de Williams, Smirnoff a acquis une place importante chez Sahara Force India et Johnnie Walker a renforcé sa présence en F1 au-delà de son association avec McLaren en devenant le "whisky officiel" du sport.
Mais au-delà de ces partenariats emblématiques, il ne faut pas oublier Mumm qui est le champagne officiel représenté sur tous les podiums ou Veuve Cliquot, qui s'est associé avec Ferrari tandis que la bière Singha est un sponsor de longue date de Red Bull. Sans oublier que Vijay Mallya continue à mettre en avant sa marque Kingfisher au sein de son écurie.
Au final, c'est donc la majeure partie du plateau qui reçoit une part non négligeable de ses revenus de la part d'entreprises du secteurs des spiritueux. La lettre envoyée par Mariann Skar, la responsable du programme contre l'alcool de l'UE, à Jean Todt et Bernie Ecclestone est donc loin d'être une bonne nouvelle pour elles.
En effet, la responsable européenne déclare : "Nous sommes très inquiets par rapport aux efforts marketing importants vus en Formule 1. Par conséquent, nous demandons un changement rapide."
Selon elle, les messages contre la consommation abusive d'alcool véhiculés par les marques dans leur association avec une écurie ne répondent pas aux exigences de la législation déjà en vigueur dans l'Union : "Permettre le sponsoring par l'alcool en Formule Un semble aller à l'encontre des directives officielles pour le marketing de l'alcool. Cela va à l'encontre de la directive de l'Union Européenne qui déclare que le marketing de la consommation d'alcool ne doit être associé à la conduite. De plus, l'association actuelle entre l'alcool et la conduite ne semble pas rentrer dans la catégorie "des messages pour la promotion généralisée de la consommation responsable", qui est une partie de la mission que l'industrie a elle-même décidé."
Cependant, il est quelque peu surprenant que Mariann Skar, à son poste depuis 2007, ne s'intéresse au sujet que maintenant alors que la France a déjà interdit ce type de sponsors depuis de nombreuses années, dans le cadre de la loi Evin. Le sujet a ainsi le don d'arriver précisément au moment où les finances des écuries sont au coeur des discussions dans le paddock.
Menacer l'une de leurs dernières ressources massives pourrait être donc utilisé comme un outil politique à d'autres fins que la simple santé des concitoyens européens. On peut se rappeler quand mai dernier, certains menaçaient d'en appeler à l'Union Européenne car les Accords Concorde iraient à l'encontre de la libre concurrence. Depuis ce genre de discussions ont totalement disparu des écrans radars...