Bernie Ecclestone accusé de complicité d'abus de confiance
L'affaire de corruption autour de la vente de la F1 à CVC en 2005, centrée autour de l'arrestation du banquier allemand Gerhard Gribkowsky en janvier dernier, a connu un nouveau développement le 6 avril dernier lorsque Bernie Ecclestone a été entendu par le procureur de Munich, Hildegard Baumler-Hosl.
S'il a d'emblée annoncé qu'il n'avait rien à voir avec un éventuel paiement de 50 millions de dollars à l'ancien employé de la banque BayernLB, l'homme fort de la F1 est pourtant prêt à collaborer pleinement avec la justice allemande : "J'ai collaboré avec l'enquête du bureau du procureur de l'Etat sur les affaires de Dr. Gribkowsky depuis le début. Lorsque j'ai été informé qu'il y avait un premier soupçon quant à mon implication potentielle dans cette affaire, je suis allé voir en début de mois le Procureur et son équipe au début du mois afin d'effacer toutes les allégations qui pèsent sur moi. Je vais continuer à assister pleinement le bureau du procureur de l'Etat et je suis confient que lorsque tous les faits seront établis, je serai exonéré de tout soupçon."
Les soupçons évoqués par Bernie Ecclestone ne sont pas à prendre à légère puisqu'il s'agirait d'une éventuelle cpmplicité d'abus de confiance de sa part lors du processus de vente. Le Suddeutsche Zeitung évoque ainsi que CVC a versé 534 millions d'euros à BayernLB pour acquérir les actions détenues dans SLEC, le holding qui détient les droits commerciaux de la F1. Mais le fonds d'investissement aurait également versé 28 millions d'euros à Bernie Ecclestone (dont 19 allant dans son holding familial, Bambino Holdings). Cette somme aurait été versé pour la simple et bonne raison que Bernie Ecclestone a été l'intermédiaire central dans la conclusion de cette vente. Il parait donc possible de considérer un tel paiement comme légitime puisqu'il n'est inhabituel que des intermédiaires soient récompensés pour leurs efforts.
Par contre, Gerhard Gribkowsky aurait également reçu un versement de 34 millions d'euros. Le journal allemand indique que les enquêteurs auraient mis la main sur un brouillon de contrat de consulting destiné au banquier et qui a été rédigé par Stephen Mullens, le conseiller légal de Bernie Ecclestone, daté du mois de novembre 2005, soit le mois de la cession des actions à CVC. Mais le contrat final ne comporterait plus le nom de Bambino Holdings mais les entreprises des Iles vierges britanniques et de l'Ile Maurice évoquées depuis le début de l'affaire et qui auraient effectués un versement final de 50 millions de dollars à la fondation créée par Gribkowsky.
Cela signifierait donc que Bernie Ecclestone n'ait pas été impliqué du tout dans ce paiement mais que Gehrard Gribkowsky ait trouvé un moyen de se payer lui-même de l'argent provenant de BayernLB, sans que le reste de la banque ne soit mis au courant. Dans ce cas, si les faits été avérés, le soupçon d'abus de confiance serait donc pleinement justifié pour l'ancien employé de la banque bavaroise.