Vettel : "aucune offre de Ferrari"
Loin des discours de séparation à l'amiable, Sebastian Vettel a révélé que Ferrari ne lui avait jamais fait une offre de prolongation au-delà de son contrat actuel.
Alors que le paddock se rassemblait après des mois de séparation, le mercato infernal de la trêve forcée a évidemment occupé les discussions. Le déclencheur de ce jeu de chaises musicales a, bien entendu, été l'annonce du départ de Sebastian Vettel de Ferrari à la fin de la saison. A l'époque, les deux parties avaient tenu à sauver les apparences, parlant de séparation à l'amiable, d'un manque d'envie commun de poursuivre l'aventure.
Mais dans le paddock du Red Bull Ring, si les masques étaient de sortie en raison de la crise sanitaire, Sebastian Vettel a décidé de jouer cartes sur table et l'image est bien différente. Interrogée par notre confrère Ben Hunt sur les points dans le contrat qui ont conduit à l'échec des négociations, la réponse fut lapidaire : "Il n'y a pas eu de points problématiques. J'ai été surpris lorsque j'ai reçu l'appel de Mattia pour me dire que l'équipe ne souhaitait continuer. Aucune offre n'était sur la table." Dans un univers où il est fréquent de jouer de la langue de bois jusqu'à l'overdose, l'Allemand s'illustre ici à l'inverse.
Au moment de débuter la saison, Sebastian Vettel entend donc bien s'affirmer et jouer sa carte personnelle. Cela explique également sa stratégie de refuser une baisse de salaire dans le cadre des économies que toutes les équipes ont tenté de faire dans le contexte actuel alors que Charles Leclerc y a consenti. Il faut dire que la dynamique entre les deux pilotes est bien différente. Si le quadruple champion du monde est poussé vers la sortie et probablement vers la retraite, le Monégasque est lui l'actif principal de la Scuderia, qui lui a fait signer un contrat inédit de cinq saisons en décembre dernier.
Evidemment, Mattia Binotto ne pouvait échapper à des questions sur le sujet lors de la traditionnelle conférence de presse des directeurs d'équipe. Le dirigeant italien a ainsi précisé que pendant l'hiver, l'option privilégiée par la Scuderia était bel et bien de conserver son pilote mais que la crise économique provoquée par le Covid-19 avait rebattu les cartes et abouti à un changement du fusil d'épaule de la part des dirigeants italiens : "Le plafond des budgets a été revu drastiquement. La réglementation a été repoussée de 2021 à 2022, ce qui est important pour nous. Les voitures sont quasiment gelées pour 2021. La situation a donc complètement changé."
Mais si Mattia Binotto semble donc indiquer qu'il s'agit d'une décision avant tout économique, il ne manque pas de souligner qu'un certain nombre de doutes avaient émergé dans l'esprit du comité de direction sur la véritable motivation d'un pilote qui n'a pas réussi à remporter un titre au cours des cinq saisons passées à Maranello : "En plus, la saison n'a même pas débuté. Nous n'avons donc pas eu l'opportunité de voir Seb en piste pour qu'il prouve à quel point il était motivé pour rester chez Ferrari, ce qui est quelque peu malheureux pour lui."
En tout cas, il est clair qu'il y a peu de chances que d'éventuelles consignes d'équipes soient appliquées en piste au cours de la saison intense qui se profile devant nous. A voir si cela aura aussi loin qu'au Brésil l'an dernier où les deux hommes s'étaient percutés en piste. Mais le moins que l'on puisse dire est que Ferrari n'aborde pas cette campagne de la meilleure des façons.