A la découverte des 23h58,25 de Daytona

Publié le par Matthieu Piccon

Les 24 heures de Daytona marquent traditionnellement le coup d'envoi de la saison de sports automobiles. Plongée au cœur d'une épreuve mythique.

Quand on évoque Daytona Beach, on pense avant tout au fameux Daytona 500. C'est, en effet, sur cette fameuse plage de Floride qu'est née la Nascar. Le Daytona International Speedway a ainsi été inauguré en 1959 ainsi que sa course de 500 miles.

Cependant, l'endurance y a également rapidement pris ses marques. Ainsi dès 1962, une course de trois heures était organisée, sous le nom de Daytona Continental. Deux ans plus tard, il était décidé d'allonger l'épreuve pour atteindre 2000 kilomètres afin d'être deux fois plus longues que les courses disputées en Europe sur des circuits tels que le Nürburgring, Monza ou Spa-Francorchamps. Le format des 24 heures a été établi à partir de 1966, pour perdurer jusqu'à nos jours, afin d'avoir le même format qu'au Mans.

Mais si les deux épreuves ont le même format, le concept et la portée sont radicalement différents. La course dans la Sarthe s'est positionnée au cœur du championnat du monde d'endurance (WEC) tandis que celle en Floride est centrée sur le marché américain (IMSA). En termes d'audience, il n'y a pas match puisque Le Mans est déjà à guichets fermés six mois avant la tenue de l'épreuve avec une capacité d'accueil totale de 250 000 personnes alors que les tribunes de Daytona étaient quasiment vides ce week-end. Cela n'a pas empêché le circuit de communiquer sur le fait que l'épreuve a connu son plus grand nombre de spectateurs de son histoire. Sans pour autant fournir le dit chiffre afin de ne pas se prêter au jeu des comparaisons avec d'autres épreuves.

A titre indicatif, le circuit dispose d'une immense tribune, qui permet d'accueillir 123 500 spectateurs et le circuit a déjà annoncé que le prochain Daytona 500, qui se tient dans moins de trois semaines, serait complet.

Une expérience "à l'américaine" pour les spectateurs

Mais la présence de quelques milliers de spectateurs rend l'expérience de ces derniers des plus particulières et agréables, rares sur un événement à la portée mondiale. Cela commence par les infrastructures du circuit, dont les accès au circuit : les immenses parking des centres commerciaux de l'autre côté de la rue sont gratuits et aucun bouchon n'est à déplorer tout au long de la course, y compris à la fin de la course. En termes d'accès, la station  balnéaire offre énormément d'hôtels de tous les standings afin de répondre aux besoins de toutes les bourses. Pour accéder à la ville en tant que telle, il y a également plusieurs options : l'aéroport juste à côté du circuit pour ceux en jet privé ou l'avion jusqu'à Orlando, puis une petite heure de route. Miami est à environ à quatre heures au sud.

L'immense tribune est ensuite construite sur le modèle des stades sportifs aux Etats-Unis, avec l'ensemble de boutiques, bars restaurants et toilettes (toujours propres et sans queue) qui vont avec. La fondation de la Nascar a, par ailleurs, créé un package des plus intéressants : en plus de l'accès à la course, il permet de découvrir les restaurants de la ville dans les loges qui surplombent le circuit. La différence de prix est modique : pour l'accès simple au circuit pendant le week-end, il fallait compter sur 97,5 dollars (taxes et frais compris) contre 120 dollars (sans taxes, ni frais puisqu'il s'agit officiellement d'un don à la fondation) pour le package Taste of the 24, avec buffet à volonté.

Mais surtout la spécificité de l'IMSA en général est le niveau d'accès aux protagonistes offerts aux spectateurs. C'est simple il n'y a absolument aucune restriction à l'ensemble du paddock et des garages. Ainsi lorsqu'une voiture est en réparation pendant la course, les spectateurs peuvent rester à l'entrée du garage pour observer les mécaniciens à pied d'œuvre. La terrasse située à l'arrière des boxs permet aussi d'observer les voitures en piste, notamment dans le banking du dernier virage, extrêmement spectaculaire à la lumière des phares lorsque la nuit tombe.

De plus, il est possible d'aller dans la voie des stands juste avant le départ. Les pilotes jouent le jeu des photos et selfies. Certaines équipes permettent même aux enfants de monter sur les carrosseries pour immortaliser le moment.

Des pilotes de premier ordre pour une course constamment relancée

Le spectacle en piste n'est pas en reste. Cela passe par un plateau très dense, avec pas moins de 10 GTP (l'équivalent de l'HyperCar en WEC) étaient alignées au départ, avec des pilotes de premier ordre : Jenson Button, Romain Grosjean, Felipe Nasr, Marcus Ericsson, Sébastien Bourdais, Alexander Rossi, Paul di Resta pour ne parler que des anciens pilotes de F1 (Felipe Massa était également présent en LMP2) mais aussi Scott Dixon, Scott McLaughlin, Josef Newgarden, Alex Palou, Pato O'Ward ou encore Mike Rockenfeller.

Ensuite le régime de voitures de sécurité qui regroupe tous les pilotes d'une même catégorie lors des relances permet d'annihiler tous les écarts. On est donc davantage sur une course par élimination (erreurs de pilotage, problèmes techniques...) que sur une quête de la performance pour faire la différence. Ainsi la dernière relance a eu lieu à moins de 40 minutes de l'arrivée pour un dernier sprint de toute beauté entre la Porsche pilotée par Felipe Nasr et la Cadillac de Pipo Derani.

Jenson Button, qui a terminé à la troisième place pour sa première dans le double tour d'horloge, a ainsi commenté : "Cela fait des années que je voulais courir au Rolex 24 à Daytona et c'est génial d'être enfin là. J'aime ce style de course : avoir tant de voitures avec soi sur piste, du trafic en permanence et ne pas avoir la place de reprendre sa respiration. C'est ce qui rend cette course unique. C'est plein d'actions jusqu'au bout.Cinq voitures étaient ainsi dans le même tour à la fin de la course.

Mais cette fin de course a été unique puisqu'elle a eu lieu plus tôt que prévue : en effet, le drapeau blanc, qui symbolise de course, a été présenté avec plus de trois minutes. Par conséquent, le drapeau à damiers a été présenté alors qu'il restait encore 1 minute 35 au chronomètre officiel, ce qui a créé la confusion pour les pilotes, spectateurs et commentateurs, d'où le titre de cet article. Cela est d'autant plus le comble que lorsqu'on est sponsorisé par une marque de montres.

Mais cela ne restera qu'une anecdote qui prête à sourire dans la riche histoire de cet événement, qui mérite d'être vécu de l'intérieur.

Les 24h de Daytona sont une épreuve à part (source des photos : Rolex)
Les 24h de Daytona sont une épreuve à part (source des photos : Rolex)
Les 24h de Daytona sont une épreuve à part (source des photos : Rolex)
Les 24h de Daytona sont une épreuve à part (source des photos : Rolex)

Les 24h de Daytona sont une épreuve à part (source des photos : Rolex)

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