Le retour de Flavio Briatore

Publié le par Matthieu Piccon

Renault---Flavio-Briatore-copie-1.jpgFlavio Briatore est décidemment capable de tous les retournements de situation : alors que la FIA l'avait condamné à une radiation à vie à l'issue du crashgate de Singapour 2008, Flavio Briatore vient d'être remis dans son bon droit par le Tribunal de Grande Instance de Paris !

En effet, la justice française vient d'annoncer que la sanction n'était pas valable et que la FIA, désormais dirigée par le Français Jean Todt, doit notifier à ses membres et aux treize équipes du championnat du monde de formule 1 les retraits de ces dispositions. Si ce n'était pas fait dans les 15 jours, elle se verrait imposer une astreinte de 10.000 euros par jour de retard.

La raison de cette décision est que Flavio Briatore n'est aucunement lié à la FIA puisqu'il ne dispose de licence auprès d'elle. Elle n'a donc aucun pouvoir sur lui et ne peut donc l'exclure à vie.

Retour aux affaires

Comme l'homme d'affaires italien n'est pas du genre à se déplacer pour rien et qu'il n'est pas ennemi de ses intérêts, il va recevoir une indemnité de 15.000 euros au titre du préjudice moral subi. Il faut tout de même rappelé que le flamboyant multi-millionnaire (dont la fortune est estimée à plus de 120 millions d'euros) demandait pas moins d'un million d'euros. Le document de la sentence révèle ainsi que l'expression "Briatore exclu" a donné 290.000 résultats sur Google et "Briatore banned" 161.000.

Il pourra ainsi reprendre ses activités de gestion de contrats de pilotes mais surement pas sa place comme directeur de Renault F1, qui vient de nommer le Français Eric Boullier. Le dirigeant de Ferrari, Stefano Domenicalli, ne l'accueillera pas non plus à bras ouvert : "Les gens n'aiment pas les plats réchauffés. Il devra trouver d'autres opportunités."

Peu importe, l'intérêt de l'Italien est davantage financier que sportif. La décision de justice d'aujourd'hui va lui permettre de conserver la haute main sur sa société Stacourt, qui gère les droits télés de la F1 pour l'Espagne. Elle est controlée par le FB (pour Flavio Briatore) Trust, a qui elle a versé 700.000 euros de dividendes. Stacourt a également versé plus de 6 millions d'euros en frais de consulting à Formula FB Business, dont vous laisse imaginer le propriétaire ! Stacourt a mis la main sur les droits télés de la F1 en Espagne lorsque la FOM, dirigée par Bernie Ecclestone (grand ami de Flavio Briatore), lui accorda pour une bouchée de pain puisque les audiences ont toujours été d'un niveau navrant dans ce pays. C'était en 1997.

Mais deux ans plus tard, il fit signer un jeune Espagnol de 19 ans, un certain Fernando Alonso. Lorsque celui-ci remporta le Grand-Prix de Hongrie 2003, il devint le plus jeune vainqueur de l'histoire ! Le nombre de téléspectateurs explosa alors littéralement puisque la part d'audience de TVE atteigna 19,7% avec 1,7 million de téléspectateurs ! Cette tendance n'a fait qu'augmenter au fil des victoires et des titres de Fernando Alonso. La deuxième course accordée à l'Espage (à Valence) a permis de renforcer encore un peu plus le phénomène. Au total, Stacourt a versé pour plus de 25 millions d'euros de dividendes et de frais de consulting à Flavio Briatore tandis que les droits négociés sont passés de moins de 5 millions d'euros en 2004 à 65 millions en 2009 !

Or s'il avait été radié à vie de toute activité liée à la FIA, Flavio Briatore aurait dans l'obligation de se désengager de Stacourt et toutes ses entreprises qui gravitent dans la sphère des sports automobiles. On comprend mieux qu'il se doit battu et qu'il soit aller au tribunal pour faire valoir ses intérêts. Il a ainsi déclaré à la sortie du tribunal : "Je pense qu'il est important que la FIA joue le rôle clé dans la compétition automobile qu'elle mérite. En tant que sportif et personne impliquée, depuis plus de 20 ans, avec passion dans les courses de voitures, la décision de me rendre devant les tribunaux pour contester une décision de la FIA a été difficile. Le fait que le Conseil Mondial du Sport Automobile (CMSA) ait été utilisée à des fins personnelles afin de m'exclure du monde de la compétition ne m'a pas laissé d'autres choix."

Symonds blanchi aussi

De même, la sanction de cinq ans prononcé contre le directeur technique Pat Symonds est également levée. L'Anglais ne recevra "que" 5.000 euros d'indemnités. Nous verrons si une écurie s'empressera de faire signer un ingénieur avec une telle connaissance de la F1...

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