Lotus était presque à l'équilibre financier en 2014
A son arrivée chez Lotus en 2014, Matthew Carter a mené une sévère coupure dans les dépenses de l'équipe. Cela s'est traduit par des comptes en léger déficit, contrairement aux années précédentes.
Les années 2012 et 2013 ont été très négatives financièrement pour Lotus. Ainsi en 2012, l'équipe avait perdu 56 millions de livres sterling tandis que les pertes s'accentuaient encore la saison suivante, pour atteindre presque 65 millions de livres sterling. En deux ans, elle a donc perdu la somme astronomique de 170 millions d'euros.
Dans ces conditions d'autant mieux que Gérard Lopez, le copropriétaire de Lotus, ait fait venir un nouveau dirigeant afin de mettre en place un plan de réductions des coûts drastique. Maintenant que la vente à Renault est formalisée, l'équipe a été en mesure de déposer ses comptes de l'exercice 2014. Force est de constater que le résultat était beaucoup moins négatif puisque le déficit n'était plus "que" de 8,3 millions de livres sterling.
Néanmoins, deux éléments exceptionnels sont intégrés dans cette somme, à savoir les 3,6 millions de livres sterling versés à Renault pour avoir cassé son contrat de fourniture moteurs et les 1,8 millions liés aux primes versées aux employés sur le départ. Les pertes opérationnels atteignaient donc le modeste niveau de trois millions de livres sterling.
Si 2014 a donc été une réussite sur le plan financier, l'aspect sportif en a été fortement impacté, comme Matthew Carter le reconnaissait lui-même d'ailleurs en mai dernier : "En fait, nous sommes probablement allés trop loin l'an dernier. Nous avons coupé trop de têtes. Avec le recul, nous manquions de personnel dans l'équipe de course l'an dernier. Nous n'avions donc pas d'ingénieur de course en chef. Nous avons également réduit nos effectifs dans les domaines de l'aérodynamique et du design."
Il sera intéressant de connaitre les résultats de l'exercice 2015. En effet, les dépenses ont encore été davantage coupées, notamment lorsque le rachat de Renault se précisait. Il n'était alors plus question d'engager la moindre dépense superflue, ce qui a conduit à des blocages de matériel jusqu'au dernier moment lors de plusieurs week-ends de course.
Alan Permane, le directeur des opérations en piste de Lotus, reconnaissait alors après le podium de Spa-Francorchamps que la performance n'était pas la seule préoccupation de ses dirigeants : "Nous vivons une saison très, très difficile. C'est notre pire saison d'un point de vue financier. Nous avons dû faire de grosses économies sur les pièces. Pourvoir faire rouler les voitures en piste est un effort énorme toutes les semaines. Donc monter sur le podium est tout simplement incroyable."