L'incroyable retour à la compétition de Juan-Manuel Correa

Publié le par Matthieu Piccon

Après 16 mois de rééducation physique, Juan-Manuel Correa a annoncé son retour à la compétition. Ce sera en F3, au sein de l'équipe française ART Grand Prix.

La force mentale des sportifs de haut niveau ne cesse d'impressionner le commun des mortels. Juan-Manuel Correa en est un nouvel exemple, lui qui fut plongé dans le coma artificiel pendant deux semaines à la suite de ce tragique 31 août 2019. Lors du deuxième tour de la course principale de F2, il avait en effet percuté de plein fouet la monoplace déjà détruite d'Anthoine Hubert. Le Français n'avait pas survécu. L'Américano-Equatorien a lui dû entamer un long chemin de croix, enchaînant les opérations pour reconsolider des jambes brisées.

Il avait déjà impressionné les observateurs en se rendant à Spa-Francorchamps pour participer à la cérémonie d'hommage tenue un an plus tard. A l'époque, il réaffirmait sa volonté de reprendre la compétition au plus vite. Encore avec la jambe encastrée dans une boite de métal, on peut pouvait alors fortement en douter. Il s'éclaffe ainsi : "Je me suis senti un peu nu lorsque je l'ai enlevé. Le processus n'a pas été facile. J'ai eu une opération pour mettre une tige en métal dans ma jambe, ce qui a fait particulièrement mal. Je suis heureux que ça soit passé. Et je peux de nouveau mettre des vêtements normaux, ce qui est probablement la meilleure chose !"

Pour parachever sa rééducation physique, il a décidé de s'installer à Barcelone. Le parcours n'est pourtant pas encore terminé : "Je peux mettre du poids sur ma jambe. Je peux globalement faire tout ce que je veux, tant que la douleur le permet. Depuis, c'est beaucoup de rééducation. Je peux marcher sans aide et j'arrive à marcher sur de grandes distances avec l'aide d'une cane. Je reviens doucement à une vie à peu près normale."

Ce parcours de longue durée est l'une des raisons qui l'ont poussé à revoir ses ambitions et de ne pas faire tout de suite en F2 mais bien à l'échelon inférieur, en F3 : "La première est la durée de la saison : elle démarre un peu plus tard et finit plus tôt, ce qui me laisse de la place au cas où j'ai besoin d'autres opérations. Ensuite parce qu'il était quasiment impossible d'avoir un baquet de premier ordre en F2 alors qu'en F3, j'avais cette opportunité incroyable d'être ART."

Sa proximité avec Frédéric Vasseur a ainsi joué un rôle-clé. Le Français est, en effet, le propriétaire de l'équipe et avait fréquenté le jeune pilote lorsque celui-ci a intégré la filière de jeunes pilotes de Sauber. Avec le directeur de l'équipe, Sébastien Philippe, ils ont donc pris le temps de prendre au sérieux la demande du pilote, en contact avec d'autres formations : "Ils n'ont pas été les seuls que j'ai contacté mais ce sont eux qui ont clairement le plus cru en moi. Enfin, Seb a cru que j'étais fou au début ! Il pensait que je parlais de 2022 et il a rigolé quand j'ai répondu : "Non, non, non, cette année !" Mais il a pris le temps de me rencontrer et de lui laisser expliquer que c'était possible. Il croit en moi et cela veut dire beaucoup pour moi."

D'ici au début de la saison, il lui reste encore un gros programme physique et mental puisqu'il n'a pas pris le volant d'une voiture depuis un an et demi. Il va donc retrouver la condition physique et les automatismes d'un pilote de course dans une catégorie les plus compétitives, au sein d'une équipe habituée à jouer les premiers rôles.

Source : Alfa Romeo Racing
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