Le coût du changement de moteur pour Toro Rosso
Alors que Toro Rosso va retourner chez Renault l'an prochain, le passage chez Ferrari cette année a eu un coût non négligeable pour l'équipe de Faenza.
En octobre dernier, l'état d'urgence était déclaré chez Red Bull et Toro Rosso, qui se retrouvaient de facto sans moteur puisque la situation s'était fortement dégradée avec Renault.
A l'époque, Christian Horner avait déclaré : "Nous sommes très, très en retard. Pour Toro Rosso, c'est encore plus critique que pour Red Bull. C'était déjà difficile il y a deux semaines... Nous sommes donc très, très en retard." La situation n'avait été débloquée que début décembre lorsqu'un accord a pu être trouvé avec Ferrari.
L'équipe s'est donc retrouvée dans une situation très difficile puisque l'unité de puissance est plus que jamais l'élément maitre de l'architecture des Formule 1 actuelles, notamment à cause des batteries et des autres éléments de récupération d'énergie. Otello Valenti, le DRH de l'équipe, révèle ainsi que l'équipe a été contrainte d'effectuer de nombreux recrutements pour que l'équipe soit prête pour les premiers essais hivernaux : "La décision tardive quant à notre unité de puissance a nécessité des mesures spéciales en termes de recrutement d'employés supplémentaires sur une période temporaire pendant l'hiver. Nous avons dû faire particulièrement attention aux départements design, production et contrôle qualité, en comprimant le travail sur une courte période de temps."
Cela s'est traduit très concrètement par l'embauche de dix personnes supplémentaires dans le service design, qui accueille en temps normal trente personnes : "Dans le seul département design, nous avions besoin de dix personnes supplémentaires, ce qui équivaut à 30% du total, et nous devions très peu de temps pour les recruter, sur trois semaines. Il en allait de même pour le département production, où nous avons ajouté 40% à nos ressources en aussi peu de temps. Nous avons passé la production sur le système des trois huit, en travaillant 24 heures sur 24, 7 jours sur 7."
Mais pour faire face à une telle vague de recrutements, l'ensemble du département ressources humaines a été mis à contribution, qui s'est alors retrouvé sous pression pour faire face à de tels recrutements : "Pour trouver de nouveaux employés, les quatre membres du département ressources humaines ont fait de longues heures et nous avons également fait appel à des agences, tant en Italie qu'à l'étranger et nous avons utilisé toutes les technologies possibles pour les interviews : téléphones fixes, portables, Skype, visioconférences, entretiens individuels... afin de faire face au nombre de personnes que nous avions besoin de recruter."
Toro Rosso doit également faire face à une difficulté supplémentaire par rapport à ses rivaux basés en Angleterre : être en Italie. En effet, la majeure partie des équipes britanniques ont leur siège dans un périmètre relativement restreint en Angleterre, connu sous le nom de Motorsport Valley, ce qui rend les transferts de l'une à l'autre relativement faciles, sans grand impact sur la vie de tous les jours des employés.
Déménager à Faenza, surtout pour une courte période de temps, est beaucoup plus impactant : "L'un des aspects les plus difficiles de cette campagne de recrutement aura été la logistique puisque nous devions trouver un logement pour ces nouveaux employés et Faenza n'est pas une si grande ville. Une fois que nous avions signé leur contrat, il fallait leur trouver un vol et les héberger. Nous devions leur fournir de bonnes conditions de vie afin qu'ils puissent donc leur meilleur dans leur travail."
C'est pourquoi il était important d'officialiser rapidement le nouveau changement de moteur, avec un retour chez Renault, afin que les employés disposent de bien plus de temps pour effectuer les changements nécessaires et donc éviter de se retrouver dans une telle situation d'urgence.