Vijay Mallya cède 53,4% de son empire à Diageo
Le propriétaire de Force India, Vijay Mallya, a trouvé la solution pour venir au secours de sa compagnie aérienne Kingfisher. Ainsi il va céder la majorité de ses parts dans United Spirit, pour deux milliards de dollars. Cette transaction lui donnerait les moyens d'également assurer l'avenir de son écurie de Formule 1.
L'avenir du groupe de l'homme d'affaires indien est essentiel pour Force India puisque ses marques sont les principaux sponsors qui apparaissent sur les monoplaces de Nico Hülkenberg et de Paul di Resta. On peut ainsi noter que l'intégralité des sponsors principaux de l'écurie sont issus du groupe de Vijay Mallya : Vladivar, Royal Challenge, Whyte & Mackay, Kingfisher... Au total, l'ensemble des activités détenues par Vijay Mallya a financé à hauteur de 20 millions de livres son écurie de F1 lors de l'exercice qui s'est clos le 31 décembre 2010.
Les finances personnelles du propriétaire de l'écurie sont donc les clés des choix stratégiques que l'écurie va devoir faire pour la saison 2013. Si elles sont en bon état, l'écurie pourra se permettre de s'offrir les services des pilotes qu'elle souhaite. Si ce n'est pas le cas, elle en sera réduite à s'attacher les services de pilotes fortunés. De plus, cela pourrait compromettre l'accord technologique passé avec McLaren.
Ce partenariat est d'autant plus crucial pour Force India que la structure de Woking lui fournit son train roulant, sa boite de vitesses et son système hydraulique. Il a été signé en 2009 et renouvelé en 2011. Il doit normalement se terminer à l'issue de la saison actuelle et aucune annonce n'a été faite par rapport à une éventuelle prolongation.
L'annonce faite du rachat de 53,4% d'United Spirits par Diageo est ainsi intéressante à plus d'un titre pour le milieu de la F1. En effet, cette entrée d'argent frais sur le compte en banque de Vijay Mallya, qui va rester président du groupe dont il détiendra encore 15%, ne peut qu'être une bonne nouvelle pour l'ensemble de ses filiales, dont fait partie son écurie. Mais surtout, Diageo est actuellement un sponsor de longue date de McLaren, à travers sa marque Johnny Walker. L'acquisition peut donc avoir deux conséquences distinctes : soit Diageo va choisir d'optimiser sa présence en F1 à travers une seule marque (Johnny Walker chez McLaren et donc arrêt du sponsoring de Force India), soit Diageo va se servir de sa présence au sein de deux écuries pour toucher deux publics différents.
Cette seconde solution semble la plus logique. En effet, l'Inde a fait son apparition au calendrier de la F1 et les spectateurs locaux ont montré beaucoup d'intérêt pour ce sport. Elle constitue naturellement une cible de choix pour les multinationales car, contrairement à son rival chinois, le marché indien reste encore largement fermé aux entreprises étrangères, notamment dans l'alcool à cause de taxes d'importation extrêmement élevées (jusqu'à 150%...). L'Inde va devenir son second marché à l'échelle mondiale, derrière les Etats-Unis, et a le potentiel de devenir son premier marché dans les années à venir car il est l'un des marchés qui croit le plus vite au monde.
La situation est d'autant plus délicate pour Force India que l'autre copropriétaire de l'écurie n'est pas non plus au mieux financièrement. En effet, le groupe Sahara, qui détient 42,5% de l'écurie et qui a investi 100 millions de dollars l'an dernier, est également aux prises avec de nombreuses difficultés financières depuis de nombreuses semaines. Ainsi il a été condamné à verser 4,4 milliards de dollars et un taux d'intérêt de 15% à la Securities and Exchange Board of India afin que celle-ci rembourse des investisseurs lésés par les placements proposés par le groupe. S'il n'est pas en mesure d'effectuer son paiement avant le 15 novembre, les comptes bancaires seront bloqués et les actifs du groupe saisis.
C'est dans ce contexte que Force India va devoir trouver un remplaçant à Nico Hülkenberg, qui a décidé de tenter sa chance chez Sauber. Son troisième pilote, Jules Bianchi, est l'un des favoris pour ce poste mais la concurrence reste encore nombreuse...