Spa-Francorchamps a enregistré une perte de 6 millions d'euros en 2011
Voilà une nouvelle qui ne va pas plaire à tous les détracteurs du circuit de Spa-Francorchamps : l’épreuve belge a enregistré une perte de près de 6 millions d’euros lors de la saison 2011.
Afin de faire face à une telle perte financière, la société qui gère le circuit n’a pas eu d’autres solutions que de réduire son bilan afin de couvrir les pertes générées par le Grand Prix de Formule 1 de 2011. Cette réduction du capital, passé de 9 à 3,2 millions d’euros, a été effectuée en décembre dernier par l’actionnaire principal du circuit, à savoir la région wallonne, qui gère ses participations à travers la Sogepa.
Le déficit de 2011 se situe dans la moyenne des pertes enregistrées ces dernières années puisqu’il avait atteint sept millions en 2009. Si ce genre de déficit peut paraitre indécent en ces temps de crise financière et économique, il faut tout de même le remettre dans son contexte global. En effet, si la société d’exploitation du circuit a enregistré une perte, ce n’est pas forcément le cas de la région wallonne puisque le Grand Prix provoque d’importantes retombées financières pour l’économie locale (hôtellerie et restauration).
C'est que n'a pas manqué de rappeler Jean-Claude Marcourt, le ministre wallon de l’Economie et du Commerce extérieur, a déclaré : "L’événement profite à l’économie belge. Ses retombées sont évaluées par le Ciriec (Centre d’Etude de l’Université de Liège), pour 2012, à environ 43,415 millions d’euros, dont 14,63 millions d’euros pour le secteur Hotels - Restaurants - Cafés (tant de la région qu’en dehors) et 7,61 millions d’euros en taxes diverses (dont 4,731 millions de TVA). Le Grand Prix de F1 à Francorchamps ne coûte rien à la Belgique, au contraire, il est très largement positif pour son économie."
Par ailleurs, il reste largement inférieur à ce que d’autres circuits dans le monde peuvent connaitre. Ainsi la Corée du Sud a dû essuyer une ardoise de 36 millions de dollars en 2012 contre 60 en 2011. La facture laissée aux contribuables de Melbourne atteint, quant à elle, 56 millions de dollars australiens et l'Etat du Texas a versé 29,3 millions de dollars au Circuit of the Americas au titre du retour de la F1 sur le sol américain.
Lors de sa nomination à la tête du circuit, François Cornélis avait ainsi clairement montré la voie qu'il comptait suivre à la tête du mythique circuit des Ardennes : "Notre mission est donc assez simple : faire croître les recettes en ligne avec le fait que c’est le plus beau circuit du monde, de manière à dégager les moyens d’investir dans la modernisation des installations et dans l’accueil du public. La première ressource est la location d’installations de plus en plus performantes et pour lesquelles on percevrait des loyers plus élevés. On veut aussi augmenter le nombre de jours de location, même si l’hiver, par exemple, n’est pas dévolu au sport moteur. Le climat n’est pas forcément un handicap. Il y a une demande folle pour rouler sur la neige avec un instructeur. Il faut aussi des installations rendant le site plus attrayant pour le locataire. On doit pouvoir organiser des spectacles lors des 24 h ou après une épreuve du championnat de Belgique."
Les dirigeants belges vont également pouvoir s'appuyer sur leur nouveau contrat de trois saisons avec la FOM : pour les trois prochaines saisons, le coût de la redevance versée à Bernie Eccclestone a été réduite de 4,9 millions d'euros, ce qui représente donc une large partie du déficit actuel. Espérons qu'ils ne tenteront pas de combler le reste du déficit avec une nouvelle hausse des prix des billets, déjà parmi les plus élevés au monde...