Zak Brown présenté comme un potentiel successeur de Bernie Ecclestone
Décidemment, les célébrations pour le 80ème anniversaire de Bernie Ecclestone ont fait prendre conscience au microcosme de la Formule 1 que le grand argentier du sport n'est pas éternel.
Les spéculations vont bon train pour savoir qui sera donc son successeur. David Campbell a pris une longueur d'avance en étant nommé premier directeur marketing de la F1. Mais Zak Brown pourrait ne pas être loin derrière.
A l'occasion du Rolex 24 Hours, la célèbre épreuve de Daytona qui lance traditionnellement la saison des sports mécaniques, le journal britannique The Guardian a réalisé une interview d'un des hommes les plus influents dans le domaine, qui n'est pourtant que très peu connu du grand public : Zak Brown, le PDG-fondateur de l'agence spécialisée Just Marketing International.
Celle-ci compte parmi les plus gros budgets engagés par des sponsors en Formule 1 : LG (partenaire officiel de la catégorie ainsi que de Red Bull), UBS (partenaire officiel), Cosworth (motoriste de Williams, Virgin et HRT) ou Johnnie Walker (McLaren).
Cette concentration de très hauts budgets fait partie intégrante de la stratégie de développement initiée par l'homme d'affaires américain : "Les marques veulent de gros sponsorings et c'est ce qui paye les grosses factures quand vous avez 130-140 employés. Vous ne pouvez pas les nourrir avec des transactions à 100.000 dollars. Nous allons continuer à faire ce que nous savons faire et allons juste en faire davantage. Notre succès est dépendant du succès du sport."
A moins de 40 ans, l'ancien pilote reconverti dans les affaires depuis une décennie a donc multiplié les contacts et rencontres qui lui permettent d'attirer au sein de son agence les sponsors les plus en vue du circuit. C'est précisément ce carnet d'adresses qui pourrait lui faire franchir une étape supplémentaire en se présentant comme l'homme capable de succéder à Bernie Ecclestone, qui a fait de la Formule 1 ce qu'elle est aujourd'hui. A l'instar des élections papales, aucun candidat n'osera pourtant clairement s'affirmer : "Je pense qu'il sera impossible de remplacer Bernie. Vous aurez certainement besoin d'étudier la question avec une équipe entière. Vous aurez besoin d'un PDG mais Bernie dispose d'un ensemble de compétences tellement unique que j'ai beau regardé autour du monde, je ne sais pas si vous pourrez arriver et être Bernie du jour au lendemain. Je pense que c'est un sujet d'inquiétude pour le sport parce qu'il a 80 ans. Il ne va donc pas être là éternellement. Il a toujours l'envie en lui. Je ne pense pas qu'il prendra sa retraite. Il continuera jusqu'à ce que les lumières s'éteignent. Il pourrait donc avoir encore 10 ans en lui."
S'il refuse d'envisager un changement dans un futur proche, il ne dénie pas complètement songer à la question : "C'est flatteur. C'est sûr que c'est ma vie. Je pense avoir abordé les différents abords du sujet puisque j'ai conduit, possédé une équipe, fait du sponsoring, fait des affaires avec toutes les personnes qui font fonctionner ce sport. J'aimerais certainement être en Formule Un pour toujours."
Nous pouvons indéniablement mettre à son crédit sa capacité à s'entourer des bonnes personnes pour prendre les décisions nécessaires dans des domaines qu'il ne domine pas forcément : "Il y a beaucoup de choses que je ne sais pas. Je n'ai jamais négocié d'accords télévisés mais ces choses peuvent être apprises ou certaines personnes ont cette expertise. Je demande beaucoup d'avis. J'ai un comité de conseil de sept personnalités dont l'ancien président d'AT&T et l'ancien directeur de la production de DuPont. Je pense donc qu'une de mes forces est de savoir ce que je ne sais pas et d'essayer de m'entourer des personnes qui savent."
L'avenir nous dira qui emportera la course à la succession mais ce qui est certain, c'est que cette course sera de longue haleine et que Bernie Ecclestone fera tout pour que son empire financier ne disparaisse pas en même temps que lui.