Williams dégage un bénéfice de 6 millions de livres sterling sur 2010
En tant qu'entreprise côtée à la Bourse de Francfort, Williams est désormais tenue de publier ses rapports annuels pour révéler l'état de ses comptes aux investisseurs. Celui de l'année 2010 révèle que l'entreprise a réalisé un bénéfice après taxe de plus de 6 millions de livres sterling mais 2011 s'annonce beaucoup plus difficile.
La progression est donc sensible depuis l'an dernier puisque l'année 2009 s'était conclue avec un bénéfice de "seulement" 4,5 millions de livres sterling. Cette performance a été réalisée malgré une réduction sensible du chiffre d'affaires mais grâce à une réduction des coûts encore plus importante.
L'écurie comptabilise comme chiffre d'affaires l'ensemble des versements effectués par ses sponsors, les primes de résultats, les droits commerciaux et les commissions de la part de ses sponsors en vertue des accords passés avec les médias. Il inclut également la valeur marchande des services et équipements qu'un sponsor ou un fournisseur peut lui fournir gratuitement en échange de son sponsoring.
Le moins que l'on puisse dire est que les revenus de l'écurie ont largement diminué d'une année sur l'autre, malgré la progression au championnat du monde des constructeurs (qui se traduit par une plus grande part des revenus commerciaux) puisque le chiffre d'affaires total est passé en un an de 108,3 millions à seulement 91. Cela s'explique, en grande partie, par l'environnement économique très difficile dû à la crise économique internationale. Les sponsors se sont donc fait plus rares.
Mais ce qui est encore plus inquiétant est que ces chiffres révèlent les revenus versés au 31 décembre 2010. Or l'an passé, l'écurie disposait encore de nombreux partenaires qui ne sont plus présents en 2011. Cela signifie que les revenus 2011 risquent d'être encore moins élevés l'an prochain, malgré l'arrivée de PDVSA et du renforcement de l'implication de Randstad et Oris.
Par contre, l'une des bonnes nouvelles du rapport est l'état de la dette contractée par l'écurie. Alors qu'elle s'élevait encore à 9,3 millions de livres l'an passé (et 24,8 en 2007), elle n'est plus que de 2,4 millions de livres sterling à l'issue de la saison 2010. Cela devrait permettre à l'écurie d'alléger ses frais financiers et d'intérêts sur la dette. Cela est d'autant plus vraie qu'elle dispose d'importantes sommes de cash disponibles en banque (27 millions de livres contre seulement 13 un an auparavant), ce qui peut faciliter ses investissements.
L'autre bonne nouvelle est que l'écurie est parvenue à réduire de manière significative ses coûts sans pour autant réduire de manière drastique le nombre de ses employés. Ainsi si trois membres de l'équipe marketing et six dans celle de recherche et développement ont quitté l'entreprise, deux employés ont fait leur arrivée. Mais ces mouvements se sont accompagnés d'une baisse significative des frais de distribution (passés de 56 à 50 millions) et administratifs (réduits de près de cinq millions de livres, pour atteindre 16 millions de livres sterling). L'ensemble des salaires a également été réduit pour passer de 30,9 millions en 2010 à 28,1 en 2011.
Par contre, si l'acquisition de la majorité des actions de l'entreprise Williams Hybrid Power a permis à l'entreprise de valoriser sa présence dans la Porsche GT3 R Hybrid de compétition et donc d'augmenter signficativement la visibilité de ses actions en dehors de la F1, cette acquisition ne se révèle pas être, à l'heure actuelle, une magnifique opération financière. Si cette filiale a enregistré un chiffre d'affaires de 163,222 livres sterling, elle a enregistré une perte de plus d'un million de livres sterling... Espérons que cela ne soit dû qu'à la mise en route du programme et qu'elle retrouvera une meilleure forme financière à l'avenir afin de ne pas devenir davantage une charge qu'un complément de revenus pour l'entreprise.
L'entreprise mise également beaucoup sur l'annonce de son partenariat avec Jaguar, qui va lui permettre d'être associée au développement et à la production de la supercar C-X75, ce qui devrait se concrétiser par une importante source de revenus additionnels.
Si Adam Parr évoque que "notre introduction à la bourse de Francfort en mars a montré la confiance des investisseurs dans Williams et sécurise l'avenir à long terme de l'équipe en fournissant une structure actionariale durable", on peut cependant douter quelque peu des déclarations du dirigeant quand on regarde la performance boursière de l'action Williams depuis ses débuts : elle a cloturé son premier jour de cotation (le 2 mars dernier) à 24,35 euros mais, aujourd'hui, elle ne coûte plus que 19,79 euros, ce qui équivaut à une perte de valeur de près d'un tiers en deux mois... Mais est-ce étonnant lorsque l'on effectue son plus mauvais début de saison en 34 ans ?