Team Lotus se fâche avec Autosport
Team Lotus fait décidément feu de tout bois : alors que la querelle avec Proton/Lotus Cars sur l'utilisation du nom Lotus n'est toujours pas réglée, l'écurie de Tony Fernandes s'est fâchée avec le magazine britannique Autosport après que celui-ci ait titré sa nouvelle édition par "The real Lotus is back" en parlant de l'accord passé entre Proton et Genii pour entrer dans le capital de feu Renault F1.
Au lieu de régler ses différents dans les coulisses comme cela est souvent le cas dans le monde des affaires et encore davantage en Formule 1, Team Lotus préfère jouer la carte de la transparence la plus totale... sur ce qui lui est favorable. Ainsi elle a décidé de dévoiler sur sa propre page Facebook le contenu d'un échange avec la rédaction d'Autosport afin de prendre à témoin ses nombreux fans de par le monde.
Elle commence par la réponse d'Andy Van De Burgt, le rédacteur en chef du magazine
"Cher Günter,
Vous ne comprenez pas du tout notre argument.
Le Lotus de Tony Fernandez est/était une tentative cynique pour générer de la publicité et des sponsorings.
Le rachat de Renault par Lotus Cars a pour objectif de promouvoir et vendre des voitures Lotus de route et de course, ce qui est exactement pourquoi Colin Chapman a lancé Team Lotus à l'origine.
Pas de canular. Arrêtez de surréagir.
Mesurément votre,
Andrew"
La réponse de l'écurie ne se fait pas attendre, via Günter Exel :
"Cher Andrew,
Merci de votre réponse rapide. Je vais laisser la réponse à ça aux plus de 50.000 fans de Lotus présents sur Internet. Je parie qu'ils trouveront la réponse adéquate.
Je vais clore la conversation avec une question que je me pose : "Est-ce que Dany Bahar est le véritable successeur de l'esprit de Colin Chapman...?
Douteusement votre.
Günter Exel"
Deux héritages différents
Nous pouvons avoir quelques réactions par rapport à cet échange. La première est que Team Lotus a choisi de ne pas dévoiler son premier mail destiné à Andy Van de Burgt. Or cela conditionne directement la réponse de ce dernier. A n'en pas douter, la raison de cette non-divulgation est qu'elle ne plairait pas forcément à tout le monde ou que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire en public.
Nous pouvons également remarquer que les deux écuries qui portent le nom de Lotus choisissent également deux héritages historiques différents. Depuis son arrivée en 2010, Tony Fernandes et son équipe se sont mis dans les traces directes tracées par la célèbre écurie Team Lotus. Par contre, Lotus Cars a davantage fait référence à l'histoire de l'écurie rachetée : le communiqué rappelle que cette structure a porté les noms successifs de Toleman, Benetton, puis Renault F1 Team. La stratégie n'est pas donc la même.
Deux objectifs différents
Enfin, l'objectif de Proton est bien de vendre davantage de voitures, comme cela peut être le cas pour Renault, Mercedes ou Ferrari, voire Marussia. Cela est d'autant plus logique que course et voitures de route ont toujours été mêlées au sein de cette entreprise. L'un découle nécessairement de l'autre.
A l'inverse, Tony Fernandes a trouvé une manière astucieuse de provoquer un élan de sympathie immédiat auprès des fans de F1 en utilisant un nom célèbre et célébré puisque Team AirAsia aurait fait beaucoup moins rêver que Lotus Racing. Cela se traduit directement par la comparaison avec les deux autres écuries, Virgin et HRT, qui se font beaucoup plus discrètes et ne déclenchent pas autant de passion.
A n'en pas douter, ceci n'est que le n-ième épisode dans cette longue bataille médiatico-judicaire...