Shell explique sa collaboration avec Ferrari

Publié le par Matthieu Piccon

Ferrari - Shell 450Lors du Grand-Prix d'Australie, Ferrari célébrait sa 450ème course avec la technologie développée par Shell. Les deux entreprises ont donc une relation de longue durée. Mais cette relation se distingue de la majorité des autres accords dans le paddock : pour Shell, il s'agit d'abord d'une plate-forme technologique, puis d'une plate-forme de communication, et non l'inverse.

Une relation qui remonte à 1927

C'est ce que nous explique Richard Bracewell, le responsable mondial des sponsorings du pétrolier anglo-néerlandais : "Nous sommes avec Ferrari depuis 1927, quand Enzo Ferrari courrait lui-même pour Alfa Romeo, puis quand il a construit sa propre Scuderia Ferrari. Le contexte a totalement changé mais il s'agit toujours, pour nous, de la meilleure manière de développer les carburants et lubrifiants utilisés sur les voitures de route. Il s'agit d'intégrer pleinement la Formule 1 et Ferrari dans notre processus de R&D. Ensuite, il s'agit d'être capable de démontrer notre savoir-faire aux consommateurs." C'est pourquoi Ferrari recommande également les produits proposés par Shell pour ses propres voitures de route. Ainsi l'intégralité de la gamme GT dispose des carburants et lubrifiants développés par la firme au coquillage. "C'est là la vraie beauté : l'accord concerne tant le programme de véhicules de série que le programme de Formule 1."

Pour mener à bien cette importante collaboration technologique, Shell a mis en place une équipe d'une cinquantaine de personnes exclusivement dédiées à ce partenariat, sur ses sites britanniques et allemands ainsi que directement à Maranello. La législation imposée par la FIA étant très contraignante sur les carburants et lubrifiants utilisés, le processus de développement est assez lourd : une fois développé, un carburant est testé de manière intensive par les ingénieurs de Ferrari jusqu'à ce qu'il soit homologué. Il est ensuite soumis à la FIA, qui doit le valider. Lorsqu'il a été validé, le carburant est alors prêt pour la course. C'est alors que le Shell Trackside Laboratory entre en action et permet aux ingénieurs de Shell de réaliser près de 60 tests par week-end de course, afin de toujours améliorer la qualité et la fiabilité des produits mis à disposition de Ferrari. Cela est d'autant plus critique depuis la règle des huit moteurs par saison imposée depuis l'an passé. L'interdiction des ravitaillements en course a encore complexifié la tâche du pétrolier.

Communiquer sur les produits plutôt que sur la marque

Shell souhaite ainsi mettre en avant qu'il est le principal distributeur de biocarburants au monde. Cela se concrétise par l'utilisation de deux composants biologiques dans l'essence fournie à la Scuderia, dont le dernier a été ajouté dans la dernière ligne droite du championnat, lors du Grand-Prix de Corée.

Cela s'inscrit dans la technologie dite des trans-biocarburants. Il s'agit alors d'utiliser différentes matériaux organiques pour les transformer en biocarburants. Ainsi le premier élément ajouté au début de la saison 2010 était issu de la paille tandis que le second est extrait à partir de cane à sucre. "Ce sont des innovations technologiques dans lesquelles Shell investit. Nous développons ces produits, les testons en Formule 1. Cela permet d'accélérer le processus de mise sur le marché de ces produits. C'est également une plate-forme de communication. Donc je pense que d'un point de vue technologique, la F1 est en train de développer des carburants beaucoup plus propres, les faisant arriver sur le marché plus rapidement et en faisant parler d'eux auprès des consommateurs. C'est donc une bonne chose."

Il faut dire que Shell n'a désormais plus forcément besoin d'augmenter la connaissance de sa marque puisqu'elle compte déjà 45.000 stations services dans le monde et près de 10 millions de clients utilisent d'ores et déjà ses produits. "Il s'agit donc d'une association de marques, de lier deux marques ensemble. Cela est très puissant."

Sponsor du Ferrari World

Shell a également choisi de s'investir pleinement aux programmes de développement de la Scuderia. Le dernier exemple en date est, bien entendu, le Ferrari World. Ce parc d'attractions intégralement en l'honneur de la firme de Maranello vient d'être inauguré à Abu Dhabi lors de tenue de la finale du championnat du monde dans la capitale émiratie. Shell  fait partie des sponsors associés à ce projet pharaonique : "Vous ne pouvez pas trouver un autre projet beaucoup plus important que le Ferrari World dans cette région. Donc je pense que nous avons le plus gros projet que nous pouvons réaliser."

La major pétrolière compte insérer complètement le Ferrari World dans sa stratégie commerciale dans la région, voire à l'échelle internationale : "Nous pourrions avoir des offres qui, en échange d'un plein, permettraient de gagner un voyage au Ferrari Wolrd, par exemple. C'est une bonne opportunité pour l'aspect business-to-business en tant que centre de conférence. Notre plus grosse opportunité réside dans cette région elle-même puisque c'est de là que viendra la majeure partie des visiteurs. Mais avec notre réseau mondial, nous pouvons aider à promouvoir le Ferrari World et alors le Ferrari World devient une grande opportunité pour nous d'emmener nos clients ici pour expliquer notre partenariat."

Malgré ses 60 bougies, la relation entre Ferrari et Shell n'est donc pas prête de s'arrêter. Le pétrolier propose ainsi un reportage de 26 minutes sur l'ensemble de son partenariat avec Ferrari.

Publié dans Ferrari, Sponsors, Shell

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