Shanghai veut renégocier sa présence en F1
La crise économique actuelle a conduit nos dirigeants, le Président français en premier, a adopté un profil (légèrement) plus bas. On pourrait assister à la même chose en F1.
Depuis des années, nous avons vu exploser le nombre de destinations exotiques au calendrier du Formula One Circus, surtout en Asie. Ainsi on compte désormais pas moins de six épreuves sur ce continent en plein boom économique : Malaisie, Chine, Bahrein, Singapour, Japon et Abu Dhabi.
Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, s'est souvent servi de l'argument massu des fonds que ses pays sont prêts à débourser pour s'offrir une place dans cette vitrine à portée mondiale qu'est devenue ce sport pour pousser vers la sortie nombre de circuits historiques, situés en Europe (France en 2009, Spa par le passé) et beaucoup moins fortunés. Ainsi Singapour n'a pas hésité à débourser un tiers du budget d'organisation de son épreuve (ce qui fait tout de même la bagatelle de 50 millions de dollars) dans le seul éclairage de la piste afin de pouvoir être diffusé à 14 heures en Europe. Abu Dhabi est sur la même tendance avec un Grand-Prix qui commencera de jour et se terminera de nuit ! Le budget d'organisation de l'épreuve en Corée du Sud à partir de la saison prochaine n'est pas encore dévoilé mais il devrait être de taille.
Or il semblerait que cette logique de surenchère ne soit plus au gout de tout le monde. Ainsi Shanghai, dont le contrat se termine à l'issue de la saison prochaine, souhaiterait réévaluer sa présence en F1 : « Nous souhaiterions au moins être en équilibre, » explique Qiu Weichang, directeur-adjoint de l’Administration des sports de Shanghaï. « Mais il y a deux facteurs, l’un est l’évaluation, l’autre est de savoir si nous pouvons créer les conditions d’une situation de gagnant-gagnant [entre le Grand Prix et Bernie Ecclestone]. » Ainsi il se refuse à envisager la possibilité de suivre la tendance des courses nocturnes car cela "ne correspond pas aux spécificités chinoises" ! Cela est compréhensible puisque l'événement n'a jamais apporté le moindre yuan de bénéfice depuis qu'il est organisé, depuis 2004.
Est-ce que Bernie Ecclestone est prêt à céder (un peu) de son emprise financière pour s'assurer la présence du pays le plus peuplé du monde (et qui intéresse énormément les constructeurs présents) au calendrier de son sport ? Affaire à suivre...