Vers un retour de la F1 aux USA ?
La Formule 1 et les Etats-Unis vivent une histoire d'amour contrariée. Depuis son origine, la Formule 1 est profondément ancrée en Europe : toutes les écuries viennent du Vieux Continent et un grand nombre de courses y sont toujours disputées malgré la montée récente de l'Asie.
Mais les Etats-Unis restent le deuxième plus grand marché automobile du monde (après avoir longtemps été le premier) et les Américains sont passionnés de sport automobile comme le montre les audiences de Nascar. Ainsi entre 1976 et 1983, il y avait même un Grand-Prix pour la côte ouest et un pour la côte est. Puis en 1991, le Formula One Circus a cessé de poser ses valises aux Etats-Unis pour privilégier le Canada et l'Amérique du Sud (l'Argentine a longtemps eu son épreuve aux côtés du Brésil).
Retour au début des années 2000
Mais à la fin des années 1990, les grands constructeurs (Renault, Fiat, Mercedes, BMW, Honda, Toyota...) ont commencé à investir de plus en plus massivement et ont demandé à Bernie Ecclestone de trouver une solution pour un retour aux Etats-Unis. Evidemment, le grand argentier a rapidement trouvé une solution : comme il était impossible de réintégrer (comme cela a été le cas dans les années 1950-1960) les 500 miles d'Indianapolis au calendrier mais que le nom d'Indianapolis était porteur de légende dans l'imaginaire des passionnés de sport automobile, une solution intermédiaire a été trouvée : utiliser une partie du fameux banking (certes à l'envers de ce qui se fait habituellement aux Etats-Unis) puis un tracé plus sinueux à l'intérieur de l'ovale. C'est ainsi que les Etats-Unis ont fait leur grand retour aux Etats-Unis en 2000.
Ce nouvel âge d'or de la Formule 1 aux Etats-Unis n'allaient pourtant pas durer : en 2005, on assista à la Grande-Farce des Etats-Unis, lorsque toutes les équipes chaussées de pneumatiques Michelin durent se retirer à cause du manque de sécurité. Cela laisse alors Ferrari contre Jordan et Minardi. Evidemment, cela n'était pas du tout au goût d'un public habitué à voir se battre 43 stock cars à quelques centimètres les uns des autres. A l'issue de la saison 2007, Indianapolis disparaissait de nouveau du calendrier.
USF1 tente sa chance
On pensait alors que la Formule 1 allait se passer des Etats-Unis pour un long moment. Jusqu'au moment où Ken Anderson et Peter Windsor ont décidé l'an passé de lancer le pari fou d'installer une écurie de Formule 1, baptisée USF1, en plein coeur de Nascarland, à Charlotte. Elle a obtenu son visa de la FIA pour la saison 2010 avant de céder dans la dernière ligne droite et de finalement déclarer forfait.
Mais il semblerait que cela ait ravivé un intérêt des deux côtés de l'Atlantique puisque Tony George, l'ancien directeur de l'ovale d'Indianapolis et de l'Indy Racing League et Zak Brown, un promoteur américain spécialisé dans l'automobile, ont rencontré Bernie Ecclestone en marge du dernier Grand-Prix de Chine. Brown a ainsi déclaré au journal local, Indystar que "il ne faut pas rassembler beaucoup d'argent" pour accueillir de nouveau la Formule 1. Pour que ce soit vraiment le cas, il faut que Bernie Ecclestone y voit un intérêt et cela semblerait être le cas car d'autres circuits (Chine, Canada, France, Silverstone, Turquie, Malaisie) connaissent ou ont connu des négociations plus délicates. Selon le promoteur, il "suffirait" de rassembler 100.000 fans pour couvrir la moitié du droit d'entrée tandis que le reste serait payé par les sponsors et partenaires de l'événement. Les écuries pourraient également être une source de revenus.
"Les questions pour n'importe course de Formule 1 sont : Où a-t-elle lieu et comment levez-vous les fonds nécessaires ? Indianapolis a résolu le problème de la localisation. Si vous résolvez le problème financier, vous pouvez ouvrir les portes demain et avoir une course. Tout le monde la veut. Il s'agit juste de tout mettre ensemble." L'avenir dira si le puzzle aura été si facile à mettre en place.
En tout cas, il semblerait que le rêve ultime pour Bernie Ecclestone serait de voir la Formule 1 se produire dans les rues de New York plutôt qu'à Indianapolis...