Renault s'excuse et indemnise les Piquet
Voici ce qui devrait être la dernière étape dans le crashgate de Singapour 2008 : la Haute Cour de Londres a décidé de donner raison à Nelson Piquet père et fils dans la plainte pour diffamation qu'ils avaient déposé contre Renault. L'écurie française s'est donc excusée publiquement et a indemnisé les deux Brésiliens.
L'avocat de la famille a ainsi déclaré : "Renault F1 Team s’est excusée auprès de la Haute Cour pour avoir diffamé mes deux clients. Ils ont tous les deux été traités de manière épouvantable par Renault F1 lorsqu’ils ont osé révéler l’affaire aux autorités compétentes. Nelsinho a été terriblement abusé au cours de sa carrière ridiculement courte en F1. Il est à mettre au crédit de mes deux clients d'avoir refusés de se taire malgré la férocité des attaques et la taille de leurs adversaires."
Leur courage aura tout de même été long à se dessiner puisque cette affaire n'a éclaté qu'à la suite de la mise à l'écart du pilote avant le Grand-Prix de Singapour... 2009 ! Ils n'auront donc mis en défaut Renault et sa hiérarchie qu'au bout d'un an et alors qu'ils savaient qu'ils n'avaient plus aucune chance de se maintenir dans l'un des top teams de Formule 1. Ils auront donc attaqué sur le communiqué publié le 11 septembre 2009 établissant qu'ils avaient menti concernant cet accident provoqué en course, au mépris de la sécurité des autres pilotes, des commissaires de course et des spectateurs.
L'équipe s'est également fendue d'un commentaire sans ambigüité à l'issue du jugement : "Pour preuve de notre sincérité de nos excuses et de nos regrets, nous avons accepté de verser une somme substantielle en dommages et intérêts ainsi que leurs frais de justice et avons pris les mesures nécessaires pour que ces allégations ne soient répétées dans le passé."
Mais les deux hommes peuvent-ils véritablement sortir la tête haute de cette victoire en cour ? En effet, elle signifie que les preuves apportées à la FIA lors du lancement de l'enquête sur l'accident de Nelsinho Piquet lors du premier Grand-Prix de Singapour étaient fondées : en gros, le Brésilien a prouvé qu'il s'était jeté volontairement dans un mur sur l'ordre de sa hiérarchie, Flavio Briatore et Pat Symonds.
Ceux-ci avaient d'abord contesté la véracité de ces allégations et avaient donc attaqué, au nom du Renault F1 Team, les deux hommes à Londres et à Paris, avant de se retirer quand l'évidence de la vérité était établie. Cela avait conduit à leur licenciement, puis à leur interdiction d'exercer dans ce sport.
Maintenant que ce volet judiciaire s'est clos, Renault est peut-être libre d'annoncer la vente de ses parts dans l'écurie à Proton pour que l'écurie adopte également le nom de Lotus. La liste diffusée par la FIA indique toujours que l'écurie porte toujours le nom de Renault F1 Team. Mais cela pourrait ne pas durer très longtemps encore...