Quand la politique italienne se mèle de la défaite de Ferrari
On ne badine pas avec la Scuderia Ferrari en Italie. L'incroyable défaite de Fernando Alonso dans sa quête d'un troisième titre mondial pour sa première saison au sein de l'écurie italienne se transforme en affaire politique.
En effet, Roberto Calderoli, du parti sécessioniste de Ligue du Nord, s'en est directement pris au PDG de l'entreprise, Luca di Montezemolo, à travers le journal britannique Daily Mail : "Ferrari a réussi à perdre un championnat déjà gagné. Nous avons honte de cette stratégie insensée et di Montezemolo est coupable. Il devrait quitter Maranello immédiatement afin qu'il ne nuise plus à Ferrari. Nous attendons sa démission d'ici ce soir."
Il est, bien sûr, de notoriété publique que c'est ce dernier qui prend les décisions sportives à la place de Stefano Domenicalli... Evidemment une telle attaque ne pouvait pas rester sans réponse. Bien entendu, elle est venue du principal intéressé, jamais avare d'un bon mot contre ses adversaires, via le site officiel de l'entreprise : "Quand l'homme politique Calderoli aura réalisé dans sa vie 1% de ce qu'a fait Ferrari pour ce pays en terme d'industrie et de sports alors il méritera une réponse."
Le président a également reçu le soutien de Piero Ferrari, le fils d'Enzo et toujours actionnaire de l'entreprise à hauteur de 10% : "Je suis abasourdi et attristé par certaines déclarations de certains hommes politiques et d'un ministre de la République italienne quant à la course d'hier. Je n'ai jamais vu tout au long de ma vie chez Ferrari des hommes politiques intervenir lors des bons et mauvais moments de notre vie dans les sports automobiles et je veux que cela reste ainsi. Mais si nous voulons regarder de plus près combien Ferrari a fait pour l'image de l'Italie autour du monde, alors je ne peux que dire que c'est largement supérieur à ce qu'ont fait certaines hommes politiques."
Ferrari a toujours montré son attachement à ses racines, comme le montre le drapeau italien qui fait partie de son blason. De même, il est également très présent au sein du stand et sur les monoplaces ainsi que sur les combinaisons des pilotes. Mais de là à en faire une affaire d'Etat pour une simple défaite sportive... Mais l'Italie connait actuellement une crise politique et les jours du gouvernement de Silvio Berlusconi sont comptés. Tous les moyens sont alors bons pour s'offrir une publicité gratuite...