Peter Sauber ne regrette rien
Après quatre courses, le bilan de BMW Sauber est proche du catastrophique puisque Pedro de la Rosa n'a pas pu faire mieux que 12ème lors de la course en Australie et Kamui Kobayashi n'a pas vu une seule fois l'arrivée.
Ainsi tandis que certains voient déjà un jeune pilote (Pastor Maldonado, Luca Filippi...) à la place du vétéran Espagnol, Peter Sauber a tenu à faire paraître une interview sur le site de son écurie pour faire un point sur la situation de l'écurie qu'il a décidé de racheter à l'intersaison.
Problèmes de fiabilité
Il a commencé par se pencher sur les raisons des décevants résultats enregistrés par l'écurie à l'heure actuelle : "Il y a eu une combinaison de facteurs. Nous avons soufferts de beaucoup de problèmes de fiabilité tant sur le châssis que sur nos moteurs. C'est très inhabituel puisque nous avons toujours été l'une des meilleures équipes dans ce domaine." L'intégration du bloc Ferrari dans un châssis initialement conçu pour recevoir un moteur de BMW pourrait donc être à l'origine des problèmes rencontrés par l'écurie. Surtout que la Scuderia a également connu des problèmes avec ces moteurs, comme le montre l'explosion du moteur de Fernando Alonso peu avant la fin de la course en Malaisie.
Peter Sauber espère que l'arrivée de James Key au poste de directeur technique permettra de refaire une partie du retard que les C29 ont en terme de performance sur ses rivaux : "C'est certain que nous nous attendions à mieux après nos essais hivernaux. Les faits sont que nous sommes derrière nos rivaux directs. James Key, notre nouveau directeur technique, a déjà conduit une analyse initiale et a mis en place une série de mesures. Mais c'est un ingénieur, pas un migacien et ses mesures vont mettre un certain temps à prendre effet. Nos concurrents ne vont pas restés en plan non plus. Nous devons donc faire deux pas en avant à la fois pour rattraper notre retard. James s'occupe actuellement de régler notre rythme de développement à moyen et long terme."
Toujours pas de sponsors
Le dirigeant suisse, qui a décidé de revenir aux affaires après avoir vendu son écurie en 2006 à BMW, n'a pas évité le sujet des sponsors, qui font toujours cruellement défaut à son écurie. Il ne change pas de discours par rapport à ce qu'il affirmait à Bahrein, pour la manche inaugurale du championnat : "Lorsque j'ai acheté l'écurie à la fin novemebre, nous n'avions ni sponsors, ni place sur la grille : j'en étais pleinement conscient. La voiture était toute blanche. Cependant, je ne pouvais pas prévoir que la C29 soit si peu dans le rythme. Bien sûr, il était fantaisiste de penser que nous puissions recruter des sponsors majeurs pour 2010 au début de l'année. Cela étant dit, le financement de cette saison est assurée. Notre recherche de nouveaux sponsors concerne principalement 2011, même si, bien sûr, cela ne veut pas dire que nous ne cherchons pas à attirer de nouveaux sponsors pour cette saison."
Pedro de la Rosa n'était pas entièrement de cet avis puisqu'il déclarait hier que l'écurie avait desesperement besoin de nouveaux sponsors : "Chaque jour, il est de plus en plus difficile de trouver des soutiens financiers pour 2010, et sans cela nous ne pouvons pas véritablement développer la voiture." De là à penser que l'interview publiée aujourd'hui est une réponse déguisée aux craintes de son pilote, il n'y a qu'un pas...
Pour conclure, Peter Sauber a tenu à affirmer qu'il referait la même chose si la décision se représentait, même s'il savait que cela ne serait pas facile. Il a ainsi ajouté qu'il songeait à reprendre encore plus de responsabilités dans la gestion quotidienne de l'écurie : "Lorsque j'ai vendu l'écurie à BMW en 2006, j'ai clairement pris la décision de prendre du recul. Il était important pour moi d'avoir une certaine disctance avec les choses. Maintenant, je découvre qu'il y a beaucoup à faire. Le processus d'analyse est en cours et nous verons les résultats dans un futur proche." Est-ce une façon de remettre en cause le travail effectué à ce jour par Monisha Kaltenborn ?