Officiel : le Canada fait son retour
L'annonce attendait depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. C'est ce que confirme le ministre québécois des Finances et ministre responsable de la région de Montréal, Raymond Bachant : "Fondamentalement, l'entente a été conclue au mois d'août. Mais les avocats se sont ensuite mis au dossier. Un accord esquissé sur deux pages est devenu trois contrats complexes. Il fallait régler les questions fiscales, protéger notre invetissement et régler une foule de clauses techniques entre le parc Jean-Drapeau et l'opérateur."
Maintenant, l'accord final vient d'être signé : le Canada vient d'assurer sa présence en Formule 1 pour les cinq prochaines saisons, après avoir manqué l'édition 2009.
C'est le Ministre de la région de Montréal, Christian Paradis, qui en a fait l'annoncé aujourd'hui : "Après plusieurs mois de négociations et de nombreuses ébauches, et après un travail difficile mais appliqué, je suis fier d'annoncer le retour du Grand Prix du Canada de Formule 1 pour les cinq prochaines saisons." C'est sur que les négociations financières avec Bernie Ecclestone ne sont pas réputées pour être des plus faciles. Les dirigeants du Grand-Prix d'Angleterre peuvent en témoigner (voir notre article : Ecclestone pose un ultimatum à Silverstone ).
Les tenants et aboutissants de l'accord financier sont les suivants : les organisateurs vont verser 15 millions de dollars canadiens (un peu plus de 9 millions d'euros) par an au grand argentier de la Formule 1. Pour mémoire, l'année passée, Bernie Ecclestone réclamait pas moins de 175 millions de dollars. Mais depuis la crise mondiale est passée par là et l'Anglais a du revoir ses prétentions. Cette somme est financée par le gouvernement du Canada et l'organisme Tourisme Montréal (5 millions chacun), le gouvernement du Québec (4 millions) et par la Ville de Montréal (1 million). En contrepartie, ces différents partenaires toucheront 30 % des revenus de la billetterie.
Mais ce n'est pas tout. En effet, les dirigeants canadiens prennent également en compte les retombées directes sur l'économie locale (principalement l'hotellerie) mais également les impôts. "Des 300.000 personnes assistant à l'événement, 25 % proviennent de l'extérieur du Québec. Avec un rayonnement médiatique aussi puissant, c'est une vitrine exceptionnelle non seulement pour Montréal, mais pour le Québec tout entier. À lui seul, cet événement représente des retombées économiques de l'ordre de 89 millions de dollars canadiens et engendre environ 75 000 nuitées dans les hôtels de la région, ainsi qu'un achalandage important au cours de cette fin de semaine de Grand Prix."
Raymond Bachand explique, quant à lui, le volet fiscal de l'opération : " Pour le Québec, cet événement représente, à lui seul, des recettes fiscales annuelles dépassant 10 M$, pour un investissement de 4 M$, moins les redevances de la billetterie."
Après l'accord intervenu la semaine dernière autour de l'avenir du circuit de Spa, voici une nouvelle preuve qu'une course de Formule 1 peut être un véritable moteur pour l'économie locale. Dommage que les dirigeants français ne l'est toujours pas compris...