Nouvelle tempête médiatique autour de Bahrain
Les choses se précipitent autour de la tenue ou non du Grand-Prix de Bahrain. Les organisateurs de Bahrain ont décidé de contre-attaquer par rapport à la multiplication des appels à une nouvelle annulation de l'épreuve, en citant des officiels de Lotus.
L'équipe a immédiatement réagi en expliquant que les organisateurs avaient utilisé un rapport interne confidentiel et que la décision finale revenait à la FIA tandis que Bernie Ecclestone, Nikki Lauda et Jackie Stewart se sont également lancés dans la bataille médiatique.
Le circuit a ainsi diffusé un communiqué citant deux officiels de Lotus qui se sont rendus récemment dans le petit Royaume du Golfe : "Oui, il y a un besoin de sécuriser le circuit et les équipes. Ils sont en train de le faire et ils sont très à l'aise avec ces aménagements. S'il y a des manifestations, elles seront réduites à des manifestations pacifiques ; vous verrez peut-être des bannières et quelques pneus en feu mais c'est tout ce qu'ils attendent. Nous repartons de Bahrain beaucoup plus confiants que tout est sous contrôle. Pour être honnête, à part un peu plus de police, vous ne verriez pas de différentes par rapport à la dernière fois où nous sommes venus ici."
Cette déclaration n'était pas du tout au goût de l'écurie, qui ne souhaite pas apparaître comme prenant la parole au nom de la FOTA (l'association regroupant la majorité des écuries) ou de la FIA. Elle a donc répliqué par son propre communiqué : "Aujourd’hui, le Bahrain International Circuit a émis un communiqué de presse comportant des déclarations de notre équipe en faveur du Grand Prix de Bahreïn. Les déclarations choisies étaient issues d’un document de travail complet, interne et confidentiel, qui a été envoyé à tous les teams managers de F1, également sur une base confidentielle, la semaine dernière. Lotus F1 Team est l’un des 12 concurrents du Championnat du Monde de Formule 1 et n’envisagerait jamais de se substituer à la la seule entité habilitée à décider si un Grand Prix devait avoir lieu, la Fédération Internationale de l’Automobile. Par ailleurs, nous soutenons la déclaration émise par la FOTA précédemment sur le sujet."
La FOTA, dont Lotus fait toujours partie, avait ainsi déclaré : "Il y a eu beaucoup de spéculations de la part des médias, selon lesquels nous chercherions à annuler le GP de Bahreïn. Ce serait totalement impossible. Les écuries n'ont pas le pouvoir d'annuler des Grand-Prix. Nous participons à un championnat international appelé Championnat du Monde de F1 de la FIA et il appartient donc à la FIA de proposer aux écuries un conseil sur tous les problèmes."
Quant à Bernie Ecclestone, celui-ci met les écuries devant leurs responsabilités car pour lui, l'épreuve aura bien lieu : "Nous ne pouvons pas forcer les gens à y aller. Vous ne pouvez pas dire : "Vous devez venir", même s'ils casseraient leur contrat avec nous s'ils ne venaient pas. D'un point de vue commercial, ils doivent venir mais c'est à eux de décider s'ils viennent ou pas. Je n'ai rien d'autre à dire que nous allons courir à Bahrain."
Le grand argentier de la F1 a reçu le soutien de la part de Nikki Lauda, qui a dirigé Jaguar pendant deux ans : "Les conséquences sont que si vous ne venez pas, vous devez payer. Vous devez donc être très prudents. Les équipes ne peuvent pas simplement dire qu'elles ne viennent pas. Nous sommes tous ensemble dans un seul championnat du monde. Une équipe ne peut simplement déclarer qu'elle ne vient pas. Si elle dit ça, elle ne fait pas partie du sport. Il y a les Accords Concorde. Si les équipes peuvent faire ce qu'elles veulent, on ne pourrait pas avoir des courses tout autour du monde."
Toutes les parties prenantes déclarent donc la même chose : c'est à la FIA et/ou aux organisateurs de déclarer si la course peut avoir lieu. Or la FIA et son président Jean Todt font preuve d'un silence assourdissant dans cette affaire. Espérons qu'une décision définitive sera prise dans les plus brefs délais pour mettre fin à cette histoire qui a un goût de déjà-vu...