Max Mosley accuse Red Bull d'avoir trop dépensé
Pour un homme ayant quitté ses fonctions à la tête de la FIA, Max Mosley aime toujours autant lancer des pics dans la presse contre ses ennemis préférés. Après Ferrari, il cible Red Bull qu'il accuse d'avoir trop dépensé au cours de la saison 2010.
Ainsi Max Mosley a déclaré à nos confrères allemands d'Auto Motor und Sport que l'accord de réduction des coûts adopté par les écuries n'avait que très peu d'effets, ce qui expliquerait pourquoi elles ont volontairement renoué cet accord.
Il est même allé plus loin en annonçant que l'écurie championne du monde avait demandé une dérogation par rapport à cette limite : "Lors de la dernière réunion de la FOTA, jeudi dernier, Red Bull a demandé une amnistie concernant le dépassement du plan de réduction des coûts. Nous ne pouvons donc arriver qu'à une seule conclusion : Red Bull a dépensé plus qu'autorisé et demande maintenant aux autres écuries de l'accepter. Cela m'intéresse de voir comment les adversaires vont réagir."
Il a ensuite poursuivi sa démonstration par rapport au bien-fondé de la limitation des budgets qui lui est si chère au coeur : "Un exemple simple : les écuries se limitent quant au nombre d'employés. Disons 100. Si je me balade avec beaucoup d'argent, je pourrais attirer les 100 meilleurs. Ceux qui doivent calculer au plus juste n'ont donc aucune chance contre les écuries les plus riches. La diminution des ressource est donc trompeuse. La seule chose qui fonctionne réellement est une limitation des budgets. Cela serait beaucoup plus intéressant puisque cela mettrait en valeur les plus intelligents et non pas ceux qui ont le plus d'argent. Cela aurait pour conséquences d'augmenter le nombre d'écuries compétitives. Avoir un même budget donne une même chance de l'emporter. Avoir un plus gros budget est comme avoir un plus gros moteur."
Mais pour qu'une limite des budgets soit réellement efficace, il faudrait déterminer ce qui est comptabilisé dans le budget d'une écurie. Prenons l'exemple de Ferrari : la Scuderia dispose de ses pilotes titulaires ainsi que de pilotes d'essais Pourtant, les pilotes de l'écurie peuvent participer au développement des voitures de série de Ferrari. Il pourrait donc paraitre légitime que la division véhicules de série prenne en charge une partie du salaire des pilotes, ce qui diminuerait d'autant le budget salarial de l'écurie de Formule 1. De même, comment traiter le fait qu'un sponsor règle le reste de ces salaires, comme cela était le cas de Marlboro avec celui de Michael Schumacher. Santander a pris une partie du même rôle lors de l'arrivée de Fernando Alonso.
Il en va de même pour les ingénieurs. Ces derniers sont répartis entre le châssis et le moteur puisque tout est réalisé en interne. Mais qu'en serait-il si les ingénieurs des véhicules de série, voire ceux de Fiat (la maison-mère du constructeur de Maranello) décidaient de travailler sur leur temps libre ou sur leur temps de travail sur des données directement exploitables sur les voitures de course ?
Les écuries parviennent tous les ans à trouver des parties litigieuses dans le règlement technique pour améliorer la performance en exploitant une telle zone d'ombre. A n'en pas douter, elles seront également trouver des modes de financement qui leur permettront d'échapper à une quelconque limite des budgets. Car les écuries sont présentes en Formule 1 pour gagner et elles sont prêtes à mettre tous les moyens à leur disposition sur la table pour atteindre un tel objectif. C'est ce qui permet à la Formule 1 d'etre la référence des sports automobiles...