Lotus était la seule option gratuite de Davide Valsecchi en 2013
Appelé à la rescousse lors des essais de Barcelone à cause de l'état de santé de Kimi Raikkonen, Davide Valsecchi a pu étrenné son rôle de troisième pilote chez Lotus.
On peut souvent se demander à quoi servent les troisièmes pilotes des différentes équipes de F1. Dans les équipes, les heureux élus sont doivent leur place davantage à leurs soutiens financiers qu'à leur réel potentiel en piste.
Néanmoins, dans les écuries de pointe, la situation est quelque peu différente puisque ces écuries ont moins besoin de sources de financement venant de leurs pilotes. Leurs qualités sont alors un élément essentiel pour qu'ils puissent jouer un rôle dans le développement de l'écurie.
C'est précisément ce qui vient de se passer pour Davide Valsecchi chez Lotus : alors qu'il se préparait à une saison sur le bord de piste, il a dû faire face à l'intoxication alimentaire de Kimi Raikkonen lors des essais de Barcelone. Cela lui a donné la possibilité de disputer une matinée au volant de l'E21 : "Bien sûr, ce n’est pas idéal pour Kimi, mais cela a été une agréable surprise que l’équipe fasse appel à moi. Heureusement, j’étais déjà au circuit. J’essaie de suivre les mêmes procédures que les pilotes titulaires afin d’être prêt à toute éventualité. Le seul petit souci était que l’essentiel de mon équipement est déjà en route vers l’Australie, le siège, la combinaison de course, les chaussures, presque tout… Alors j’ai tourné avec celui de Kimi ! Enfin, à part les sous-vêtements, je m’en suis occupé…"
Cela a donc été l'occasion pour lui de préciser son rôle au sein de l'écurie d'Enstone : "Même si mon roulage ce matin a été court, je dois dire que je suis confiant. En quelques tours, j’ai prouvé que je pouvais me mêler au groupe et je crois que cela montre que je peux briguer une place sur la grille. Plus je passerai de temps avec l’équipe, plus je prendrai de l’expérience en tout ce qu’il faut pour lutter avec les meilleurs pilotes du monde et j’en profite déjà. Etre troisième pilote dans un top team comme celui-ci est la meilleure place actuelle pour ma carrière."
Pourtant, pour le champion GP2 en titre, cette position n'était évidemment pas la situation rêvée puisqu'il espérait naturellement pouvoir obtenir un poste de titulaire en F1, comme ses prédécesseurs Lewis Hamilton, Romain Grosjean, Nico Rosberg, Pastor Maldonado ou encore Nico Hülkenberg ont pu le faire. La principale différence par rapport à eux est qu'ils ne disposent pas d'importants soutiens capables de lui ouvrir les portes des écuries, même de milieu de tableau : "Cela vous donne une chance de progresser dans chaque domaine et c’est primordial parce que je ne veux pas courir en fin de peloton. Je veux toujours gagner ! J’ai eu quelques contacts l’an dernier pour un possible baquet de titulaire, mais la situation de ce sport aujourd’hui rend l’argent très important. Je ne suis pas riche, je roule en Fiat Punto… Elle est rouge… Et je veux gagner ma place en prouvant que j’en ai les capacités. Je pense que suis au meilleur endroit pour réaliser ce rêve et je tiens à dire un grand merci à tous à Enstone pour m’avoir offert cette chance. S’ils m’appellent de nouveau, je sais que je serai prêt et ce sera à moi de montrer mes capacités. Voyons ce que l’avenir nous réserve."
La situation du pilote italien fait quelque peu penser à celle de Robin Frinjs. En effet, le champion en titre de Formule Renault 3.5 est depuis devenu troisième pilote chez Sauber. Or lorsque nous l'avions rencontré lors du lancement de la Sauber C32, il nous avait clairement fait comprendre qu'il avait peu d'espoirs de rouler au cours de la saison, surtout que l'écurie suisse n'a pas de simulateur. Il espérait également pouvoir être présent en GP2 afin de garder le rythme de la compétition. Mais sans budget, la mission s'annonce difficile...