Le Qatar pourrait acheter Silverstone
Depuis quelques années, le Qatar a mis en place une diplomatie du sport, qui doit lui permettre de se faire une place sur l'échiquier mondial. Après l'accueil d'un centre de développement de Williams, il pourrait décider d'acquérir le mythique circuit de Silverstone, à la recherche d'investisseurs pour assurer son développement et son futur.
Selon les informations de The Independent, l'investissement du petit émirat prendrait la forme d'un contrat de location de 150 ans accordé par l'actuel propriétaire, le BRDC (British Racing Driver's Club). L'objectif de l'association est de trouver les financements nécessaires pour assurer la seconde phase de travaux après celle réalisée cette année, comme l'explique un proche du dosser : "Pour réaliser tous ces développements, ils doivent emprunter énormément d'argent et, sur le long terme, le club ne peut pas se le permettre. Ils veulent donc obtenir beaucoup d'argent grâce à un leasing très, très long de la part d'une entité très riche, peut-être un fonds d'investissement, qui poursuivrait le développement."
Comment cela a pu être le cas lors du récent rachat du PSG, l'investissement d'une valeur estimée à plus de 250 millions de livres sterling (282 millions d'euros) serait conduit par le bras financier de l'émirat, à savoir la Qatar Investment Authority. C'est-à-dire que cet investissement serait directement voulu et dirigé par la famille royale, avec une probable forte implication du fils héritier du trône. Mais le Qatar souhaite désormais concurrencer directement ses voisins du Golfe persique (Bahrain et Emirats Arabes Unis), qui disposent chacun de leur propre épreuve de F1 alors qu'il doit se contenter du Moto GP. Ajouter à son porte-feuille de participations un circuit de la dimension de Silverstone pourrait favoriser un rapprochement avec Bernie Ecclestone pour, à terme, accueillir un Grand-Prix sur le circuit de Losail.
Mais dans sa recherche de partenaires financiers, l'institution britannique souhaite imposer quelques contraintes aux futurs exploitants du circuit. Ainsi il sera exigé que le circuit soit maintenu aux standards permettant d'accueillir le Grand-Prix de F1 de Grande-Bretagne au-delà de l'année 2017, dernière année du contrat actuel avec Bernie Ecclestone. Pour ce faire, l'autre exigence du BRDC est que l'objectif principal de cet espace de 850 hectares reste bien la compétition automobile afin d'éviter que les nouveaux locataires se sentent pousser des vélléités trop touristiques et éloignées de l'histoire du lieu...
Néanmoins, Silverstone a la chance de pouvoir bénéficier de terrains constructibles autour du circuit à prorepemet parlé, ce qui a poussé le BRDC à déposer en début de mois des options pour d'importantes constructions : des zones d'activités commerciales et technologiques, trois hôtels (qui font cruellement défaut dans la région), un campus éducatif et un musée des sports automobiles.
En effet, il est impératif que le circuit dégage de nouvelles sources de revenus au-delà des seules courses automobiles. On en veut pour preuve le fait que, malgré avoir vendu presque l'intégralité de ses places disponibles pour la course de l'an dernier, le BRDC a dû enregistré une perte avant taxe de plus de deux millions d'euros. Et cela après avoir fait augmenter significativement le prix des billets d'entrée...