Le Nürburgring a été vendu pour 100 millions d'euros
Au bout de quasiment un an, le processus de vente du Nürburgring vient de se conclure. Le groupe industriel allemand Capricorn est parvenu à l'emporter, pour une somme supérieure à 100 millions d'euros.
Ce processus est une nouvelle illustration qu'une vente n'est jamais conclue jusqu'au moment où le contrat est signé. En effet, ces dernières semaines de nombreuses sources indiquaient que le fonds d'investissement américain H.I.G. Capial était parvenu à prendre le dessus lors des négociations.
La vente de l'Enfer vert avait également servi à la stratégie de communication de Bernie Ecclestone au cours de ses démélés avec la justice allemande : alors que le parquet de Munich inculpait officiellement le supremo de la F1, celui-ci faisait savoir qu'il était candidat au rachat du circuit allemand, pour une somme de 50 millions de dollars, afin d'assurer la présence de l'épreuve au calendrier de la F1...
C'est donc finalement le fournisseur automobile Capricorn qui a réussi à emporter le morceau. Cette acquisition se place ainsi directement au coeur de la stratégie de l'entreprise. En effet, elle est spécialisée dans la fourniture de pièces et de solutions techniques tant pour la compétition que pour les véhicules haut de gamme et sportifs commercialisés pour un usage routier. Elle entend donc faire du circuit un cluster technologique dédié à l'automobile, afin d'encore renforcer la présence des constructeurs automobiles.
La perspective de la création d'emplois hautement qualifiés dans la région est ce qui a fait pencher la balance en faveur du groupe industriel qui est présent sur place depuis 2012. Jens Lieser, l'avocat en charge du processus, a ainsi expliqué cette décision : "Le comité des créditeurs avait deux excellentes offres devant lui et a finalement choisi celle qui offrait le plus haut prix d'achat et les meilleures perspectives pour la région."
Si la firme détenue par Robertino Wild s'est engagé à hauteur de 100 millions d'euros, 25 millions vont être dédiés à des investissements dans les infrastructures du site ainsi que pour le développement du cluster automobile : "En tant que fan enthousiaste de sports automobiles, le Nürburgring a toujours été une passion pour moi. Nous avons identifié le potentiel énorme de ce circuit de course unique et nous voulons optimiser les structures actuelles mais surtout concrétiser la vision du cluster technique automobile." Il est rejoint dans ces propos par Adam Osieka, le directeur général de la nouvelle entité propriétaire du circuit : "Les responsabilités envers les personnes locales et assurer les intérêts de la région sont au coeur d'un développement durable. Elles sont les bases des nouvelles perspectives économiques du Nürburgring. Si le Nürburgring va bien alors les gens de la région iront bien également."
Dans le cadre des restructurations indispensables pour assurer l'avenir du site, les nouveaux propriétaires ont acté l'arrêt définitif du Ring°Racer, les montagnes russes installées dans le parc d'attraction à proximité immédiate du circuit, qui est à l'origine d'une grande partie des difficultés financières de l'entreprise. Ils vont également se passer de la Ring°Card. Cette carte magnétique était un moyen de paiement sur l'ensemble des infrastructures du Nürburgring mais qui engendrait des coûts de fonctionnement importants puisque la carte était gratuite pour l'usager mais nécessitait la présence de personnel dédié.
Par contre, il a été précisé que l'ensemble du calendrier 2014 de compétition allait être respecté. La présence du circuit allemand est donc assurée pour cette saison. Il reste à voir comment vont se passer les négociations avec les propriétaires d'Hockenheim pour une continuation de l'alternance entre les deux circuits pour la tenue du Grand Prix d'Allemagne.
Cependant, Capricorn ne prendra possession officielle des infrastructures qu'au 1er janvier 2015. La structure actuelle va donc continuer à assurer la gestion quotidienne du circuit. De même, Capricorn s'est réservé un droit de retrait par rapport à l'enquête menée par les autorités de la concurrence de l'Union Européenne, qui ont lancé une enquête sur la garantie publique accordée pour un prêt de 330 millions d'euros en août 2012. Si les autorités européennes venaient à réclamer un remboursement de cette aide, le groupe industriel aurait alors le droit de revenir sur sa décision d'acheter le Nürburgring.