Le Nürburgring proche de la faillite
Un mythe de la course automobile mondial pourrait disparaitre : d'ici à la fin du mois, Nürburgring GmbH pourrait être contrainte de déposer le bilan à cause d'une crise de liquidités et une dette trop importante.
Depuis des mois, l'avenir de l'Enfer Vert est menacé de par ses énormes difficultés financières. En février dernier, le ministre de l'Intérieur, des sports et des infrastructures de Rhénanie-Palatinat, Roger Lewentz, avait ainsi demandé à mettre un terme au contrat d'alternance avec Hockenheim : "J'ai donc proposé au cabinet de demander la fin de l'accord de gérance avec Nürburgring Automotive GmbH ainsi que les autres accords liés, en particulier le contrat de concession pour l'organisation des courses de Formule 1 au Nürburgring."
Depuis la situation ne s'est guère améliorée pour le circuit allemand. En effet, l'Union Européenne a refusé l'octroi de 13 millions d'euros de subventions au nom de la loi de la concurrence. Or cette somme ne devait servir qu'à honorer les intérêts sur l'importante dette que le circuit a contracté. En effet, les importants travaux de développement commencés en 2009 ont conduit à un gouffre financier puisque la dette du circuit s'élève désormais à 413 millions d'euros, dont 330 millions pour la seule banque du Land.
Le Land de Rhénanie-Palatinat se retrouve donc avec une perte potentielle très importante puisque la dernière évaluation faite par Ernst & Young estimait l'ensemble des actifs du circuit à 126 millions d'euros. Si Nürburgring GmbH devait déposer le bilan, les différents créanciers tenteraient de récupérer ce qui peut encore l'être.
Alors que la F1 débarque à Hockenheim ce week-end, l'avenir de l'épreuve allemande parait donc très compliqué. En effet, l'hôte historique du Grand-Prix d'Allemagne avait fait savoir qu'il ne pouvait assumer la tenue de l'épreuve tous les ans, ce qui avait conduit à la présente alternance. Selon les informations de Joe Saward, Bernie Ecclestone s'était montré étrangement conciliant avec les autorités locales puisqu'il avait accepté une baisse à chaque nouvelle édition : 17 millions de dollars en 2007, 14 millions en 2009 et 13 millions en 2011.
La F1 se retrouve donc une situation relativement ubuesque par rapport à l'économie réelle : l'Espagne, criblée de dettes, a encore deux épreuves par an (même si Valence est favorable à une alternance pour soulager ses finances publiques) alors que l'Allemagne, chantre de la rigueur financière, voit un de ses circuits disparaitre à cause de dettes trop importantes...