Le fonds de pension du Canada investit 400 millions de dollars dans la F1
Le fonds de pension national du Canada (CPP) a décidé de participer à hauteur de 400 millions de dollars dans l'émission de dettes d'un milliard de dollars que va mettre en place la F1.
Cet investissement ne constitue donc pas une entrée au capital, à l'instar de ce qu'ont pu faire les fonds d'investissement Waddell & Reed, le fonds d'investissement de Norvège et Blackrock mais simplement l'achat de dettes émises par les propriétaires de la F1. Cette émission à haut taux a une maturité qui s'étend jusqu'en 2019, même si le taux n'a pas été révélé par le fonds de pension.
André Bourbonnais, vice-président responsable des investissements privés du fonds de pension a ainsi déclaré : "Cette transaction est une excellente opportunité pour CCPIB (NDLR : Canada Pension Plan Investment Board) d'être présent dans un prêt de longue durée avec des retours sur investissement ajustés des risques très attractifs pour une marque mondiale de gestion de sports qui est très bien positionnée pour une croissance continue."
Si c'est la première fois que ce fonds investit dans un sport, c'est une coutume qui est relativement répandue outre-atlantique. Ainsi le fonds de pension des professeurs de l'Ontario a récemment revendu sa participation majoritaire au sein de Maple Leaf Sports and Entertainment, qui contrôle l'équipe de hockey et de basket de Toronto. Il avait ainsi obtenu 1,07 milliard de dollars pour cette participation.
Dans le même temps, le CPP a également décidé de prendre une participation de 39% dans le capital de Dorna, la structure qui détient les droits du Moto GP jusqu'en 2036 et qui vient également de racheter les droits du championnat du monde de Superbike. Le CPP sera donc aux côtés d'un autre fonds d'investissement institutionnel, Bridgepoint, qui a acquis la structure espagnole en 2006. Si le montant de cette transaction n'a pas non plus été rendu public, elle ne devrait pas portée la valorisation totale de Dorna aussi haute que celle de la Formule 1, qui atteint neuf milliards de dollars depuis les achats faits en juin dernier.
Le point commun de ces sports est qu'ils disposent de contrats de longue durée avec les circuits et les télévisions, qui sont la principale source de revenus. Cela attire donc les fonds d'investissements qui sont à la recherche d'investissements avec des prévisions de croissance linéaires. Ceci pose donc d'autant plus la question de pourquoi les écuries ne s'unissent pas pour racheter l'intégralité des parts de leur sport plutôt que de laisser plus de la moitié des revenus à des investisseurs extérieurs qui ne participent pas à la promotion internationale de ce sport...