La presse allemande revient sur l'affaire Gribkowsky
Après des débuts fracassants début janvier, l'affaire de corruption autour de la vente de la Formule 1 par BayernLB à CVC a quitté la une des journaux du monde entier. Pourtant, le Spiegel affirme aujourd'hui que les actions de la Formule Un n'auraient pas été sous-évaluées lors de la dite vente. Ce qui pourrait remettre en cause toute l'affaire...
En effet, toute l'affaire Gribkowsky, du nom du banquier responsable de BayernLB pour cette cession, était basée sur une sous-évaluation de ces actions en contrepartie du versement de 50 millions de dollars via divers comptes situés dans des paradis fiscaux et qui se seraient retrouvés sur les comptes de sa fondation en Autriche.
Or selon les informations du Spiegel, CVC aurait, en réalité, offert beaucoup plus que des offres concurrentes ! La valeur marchande d'un bien en général, et d'actions en particulier, est dictée par ce que les acheteurs sont prêts à payer et ce que les vendeurs sont prêts à accepter pour ce même bien. Si CVC a fait une proposition supérieure à celle des autres acheteurs potentiels, il est donc difficile de dire que le fonds d'investissement a sous-évalué ces actions.
Ainsi le fonds d'investissement Clearbrook Capital aurait proposé un milliard de dollars et le conglomérat d'Hong Kong Hutchison Whampoa aurait élevé son offre à 1,5 milliard de dollars. Or le site d'information spécialisé pitpass affirme avoir la preuve absolue que CVC a réglé 1,7 milliard de dollars pour acquérir SLEC. Ces informations viennent en corrélation du fait que le rapport annuel 2006 de BayernLB indique "Le porte-feuille de participation a été simplifié en 2006, ce qui a conduit à une réduction du nombre total de participations. Au total 21 entreprises ont été éliminées du porte-feuille et huit ont été ajoutés. La plus forte contribution en valeur est liée à la participation dans la Formule 1, qui a été vendu au fonds d'investissement britannique CVC Capital Partners."
Ainsi la banque affirme haut et fort que cette cession a largement contribué au résultat positif de 328 millions d'euros que la banque a enregistré sur l'année : "La vente de la participation dans la Formule 1 a contribué de manière décisive à ce résultat positif." A n'en pas douter, si la banque s'était aperçue qu'un de ses employés l'avait lésé, elle n'aurait pas manqué de remettre en cause la transaction, surtout après les effets dévastateurs de la crise financière de 2008. Elle n'en a rien fait, ce qui montre qu'elle ne trouve rien à y redire.
Si Gehrard Gribkowsky a bien reçu 50 millions de dollars, il y a donc peu de chances que cela provienne de l'opération de cession des actions dans la F1. Et encore moins que le versement ait été fait par Bernie Ecclestone puisque celui-ci n'avait rien à retirer d'une sous-évaluation des actions puisqu'il n'était pas l'acheteur...