La Grèce prévoit 30 millions d'euros pour un circuit de F1

Publié le par Matthieu Piccon

HRT - Bruno Senna et drapeaux (2)Alors que la Grèce fait la une des journaux depuis plus d'un an à cause de l'importance de sa dette, le gouvernement vient débloquer près de 30 millions d'euros pour permettre la construction d'un circuit destiné à accueillir la F1.

Ce projet prévoit la construction d'un véritable complexe automobile à Xalandritsa, situé à proximité du port de Patras, puisque, en plus de la piste dédiée à la F1 et au Moto GP, une piste de karting serait également construite. La subvention publique de 28,9 millions d'euros représenterait ainsi près d'un tiers du coût total du projet mené par le fonds d'investissements Racetrack Patras SA, évalué à 94,6 millions d'euros.

Cependant, la construction d'un tel circuit est un vieux loup de mer puisqu'on en parlait déjà en 2006, avant que la crise économique ne vienne frapper durement le pays. En mai 2011, le projet avait été relancé en fanfare puisque les autorités locales espéraient pouvoir obtenir des fonds provenant de la Turquie voisinne, qui allait perdre son épreuve annuelle. En août dernier, un autre projet avait également fait son apparition pour proposer un circuit urbain dans le port du Pirée.

Selon Bloomberg, Notis Mitarakis, le ministre du développement grec, a signé le déblocage de ses fonds pour permettre de relancer l'économie locale, à travers la création d'emplois. Avec deux autres projets également supérieurs à 50 millions d'euros chacun, 800 emplois pourraient être créés au total. Ce chiffre est donc bien loin des 5000 postes permanents et 3000 intérimaires évoqués par plusieurs articles de la presse française. Si un seul circuit permettait de créer autant d'emplois, il serait certain que tous les pays du monde se précipiteraient pour créer de telles infrastructures et le gouvernement français n'aurait pas mis son veto financier à un retour de la F1 sur un circuit déjà existant.

Le timing de cette annonce n'est pas des plus opportuns puisqu'elle arrive une semaine après un nouveau déchainement de violences dans le pays pour protester contre les mesures d'austérité instaurées à la demande de la Commission Européenne et du FMI. Pour rappel, la dette du pays atteint 327 milliards d'euros, soit plus de 170% de son PIB et le taux de chômage pourrait atteindre 27% dans un futur proche. Dans ce contexte, voir débarquer les luxueux motorhomes des écuries pourraient cristaliser la colère locale et la F1 pourrait devenir un enjeu central dans la vie politique du pays, comme cela a pu être le cas à Bahrain ces deux dernières saisons.

Avant même que Bernie Ecclestone ne se penche sur ce dossier, il faudra que cette subvention soit adoptée par le parlement local, ce qui ne devrait pas être une mince affaire dans le contexte actuel.

Publié dans Circuits, Grèce, Xalandritsa

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